Alors que les opérateurs de téléphonie mobile rivalisent d’offres alléchantes pour séduire les consommateurs, l’Arcep entend aider ces derniers à faire un choix éclairé. Message : la meilleure offre mobile n’est pas forcément la moins chère. L’institution, qui évalue régulièrement les performances des quatre opérateurs, vient ainsi de publier son enquête 2017 sur la qualité de service mobile.
Un travail de fourmi qui s’appuie sur plus d’un million de mesures, réalisées dans toute la France, des villes aux zones rurales en passant par les axes de transport. Si les différences entre opérateurs tendent à s’aplanir sur la voix et les SMS, elles subsistent sur l’Internet mobile. Qui est servi avec des débits globalement en hausse, même en zone rurale. Mais pas sur tous les réseaux.
Villes : la 4G d’Orange s’impose
Dans les grandes agglomérations et les villes de taille intermédiaire, l’opérateur historique domine sans difficulté ses concurrents pour les usages connectés. Navigation web, transfert de fichier, streaming video : Orange est systématiquement le plus performant sur ce type d’usage, grâce à un débit moyen de plus de 45 Mb/s. Derrière, SFR et Bouygues affichent des résultats plus qu’honorables.
Zones rurales : SFR a mis les bouchées doubles
L’opérateur au carré rouge devance désormais Orange en matière de qualité de service Internet dans les campagnes, quels que soient les usages. Les taux de réussite de SFR sur le surf, l’envoi/réception de fichier et la lecture de flux vidéo surclassent régulièrement ceux d’Orange et Bouygues de quelques points.
Le résultat d’une année de déploiement massif en 4G qui a vu l’opérateur passer de dernier à premier sur la couverture du territoire (59%), et faire jeu égal avec eux sur le taux de couverture de la population (88%). Un effort salué par l’Arcep, qui n’oublie pas non plus de souligner les progrès réalisés par Bouygues, pas très loin derrière.
Transports : avantage Orange
La campagne 2017 du gendarme des télécoms se distingue notamment par une importante extension du périmètre de relevés sur le volet mobilité. Autoroutes et 20 routes secondaires, TGV, Intercités, 50 TER, RER, Transilien, métro dans sept villes : tout y passe cette année, pour une mesure encore plus précise de la couverture que peuvent attendre les abonnés lors de leurs déplacements. Une information que le régulateur centralise sur sa page dédiée monreseaumobile.fr.
Là encore, c’est l’opérateur historique qui se révèle le plus fiable. Notamment grâce à sa couverture des lignes de TGV, la plus ardue techniquement, et sa présence sur les trains de banlieue. Sur la route, toutefois, SFR et Bouygues parviennent à faire jeu égal avec Orange, ainsi que sur les lignes intercités et TER.
Free, bon dernier partout
L’enquête de l’Arcep ne fait pas de quartier pour la marque d’Iliad. « Tous les opérateurs, à l’exception de Free Mobile, ont amélioré la qualité de leurs services data », résume ainsi le régulateur, qui souligne ses « résultats sensiblement moins bons sur un grand nombre d'indicateurs ». Légèrement distancé en ville, l’opérateur affiche notamment des performances catastrophiques en zone rurale.
En campagne, son taux de succès sur l’affichage d’une page web en moins de 10 secondes plafonne à 32%, quand ses concurrents dépassent les 66%. Un ratio de performance que l’on retrouve aussi bien sur le transfert de fichiers que le streaming vidéo. Et le fossé se creuse encore dans les transports : sur la route ou dans le train, l’Internet mobile de Free se montre en effet 3 à 4 fois moins performant que chez Orange, Bouygues et SFR...