Après Toulouse et Lille, au tour de Rennes de connecter les usagers de son métro avec l’installation d’un réseau 3G/4G couvrant l’intégralité de la ligne A. Les abonnés Orange, SFR, Bouygues ou Free pourront donc appeler et se connecter à Internet en station et dans les tunnels comme s’ils étaient à l’extérieur dès lundi. L’annonce a été officialisée hier par Rennes Métropole et TDF, en charge de l’installation du réseau, en compagnie des représentants des quatre opérateurs.
De gauche à droite : Vincent Bailliou (Free), Pierre Jacobs (Orange), Christine Landrevot (TDF), Jean-Jacques Bernard (Rennes Métropole), Jean-Louis Mounier (TDF), Fabrice Levillain (Bouygues Telecom), Franck Coudrieau (SFR)
Métro de Rennes : en 4G, et même 4G+ !
Longtemps attendu, le signal mobile des quatre opérateurs apparaîtra sur les smartphones des usagers rennais du métro à partir du 1er octobre. Mais, à l’occasion d’une conférence de presse organisée hier, TDF avait ouvert temporairement les vannes afin de vérifier en avant-première la disponibilité effective de la 4G des quatre opérateurs.
Mission accomplie : les tests que nous avons réalisés nous ont permis de constater des débits en 4G+ tout à fait confortables. Avec, en réception, des pointes à environ 120 Mb/s chez Free, 150 Mb/s chez Bouygues et Orange et 180 Mb/s chez SFR. En émission, les débits max enregistrés s'affichaient à 22 Mb/s chez SFR, 33-34 Mb/s chez Orange et Free et 42 Mb/s chez Bouygues. Le tout mesuré via l’application nPerf sur quatre smartphones identiques (Samsung Galaxy A8 2018).
Soulignons toutefois que ce test a été effectué à une heure de faible affluence, sur une station qui ne figure pas parmi les plus fréquentées du métro de Rennes (Clémenceau). C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cette station, comme 4 autres, ne dispose que d’un système mono-antennaire (SISO). Les dix restantes bénéficient quant à elles d’une couverture MIMO 2x2. De quoi doubler la bande passante pour faire face aux pics d’affluence que connaissent des stations comme République, Sainte-Anne, Gares ou Villejean-Université. Et d'y bénéficier, en fonction de la fréquentation, de débits encore plus conséquents.
La 4G dans le métro rennais, pourquoi et comment ?
Un dispositif qui répond au besoin formulé par Rennes métropole : pouvoir proposer une couverture mobile 4G en continu à tous les habitants de l’agglomération ainsi qu’aux visiteurs, afin, notamment d'assurer une continuité de service pour les applications du réseau Star. La disponibilité du réseau mobile dans le métro vise aussi à préparer l’avenir, alors que les usages explosent, et que se profile une 2e ligne (en 2020) susceptible d’allonger quelque peu le temps moyen passé dans les souterrains. Rappelons qu’un trajet de bout en bout sur le métro rennais dure au maximum 16 mn, ce qui avait conduit certains acteurs locaux à mettre en doute la pertinence d’une desserte mobile.
Autre inquiétude exprimée : les nuisances liées à l’utilisation intempestive du mobile dans le métro. A cet égard, la métropole, par la voix de son vice-président en charge des transports Jean-Jacques Bernard, a indiqué qu’une signalétique incitant à « une utilisation raisonnée » du mobile serait très prochainement apposée dans le métro. L’élu a également insisté sur la problématique de l’exposition aux ondes en espace confiné : des mesures seront réalisées dès l’ouverture du réseau 4G afin de vérifier que les seuils exigés par la métropole ne sont pas dépassés. Les résultats seront présentés lors d’un comité de suivi annoncé pour mi-novembre.
Six mois de chantier pour TDF
Techniquement, la couverture mobile du métro rennais a été assurée par TDF, qui pilote ce réseau mutualisé entre les quatre opérateurs. Le dispositif antennaire permet de couvrir l’ensemble des bandes de fréquence qu’ils sont autorisés à exploiter - 700, 800, 900, 1 800, 2 100 et 2 600 MHz - et est configuré de façon à couvrir en tous points les stations et les tunnels.
Les équipements des opérateurs sont hébergés de manière déportée sur le site local de TDF, implanté de longue date à Cesson-Sévigné, ce qui présente l’avantage de limiter les interventions de maintenance dans l’emprise du métro. Les signaux d'Orange, SFR, Bouygues et Free transitent vers les 15 stations via le réseau public FOR (Fibre optique rennaise). Il sont ensuite acheminés en coaxial vers les quelque 100 antennes installées sur le tracé. Leur raccordement a nécessité le déploiement de 4 km de câble en souterrain, un chantier de six mois accompli à petits pas : les interventions ne pouvaient en effet se réaliser qu’en dehors des heures de circulation du métro, entre 1h et 5h du matin.
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