Le premier constat concerne l'impact au final plus que positif de l'arrivée d'un quatrième opérateur dans le domaine de la téléphonie mobile avec Free, ayant occasionnée une baisse moyenne de la facture mensuelle mobile des français de près de 30 %. L'étude met ainsi en évidence qu'en l'espace de deux ans (sur 2012 et 2013), les utilisateurs de services mobiles ont économisé pas moins de 6,83 milliards d'euros, 70% des baisses sur les forfaits étant imputées selon l'étude aux effets du jeu de la concurrence. Une tendance qui est aussi due au changement de mode de consommation des Français qui abandonnent le modèle des forfaits avec terminaux subventionnés, au profit des forfaits sans engagement.
Fin 2013, près d'un abonné sur 2 (49,3%) avait opté pour une offre sans engagement, soit deux fois plus qu'en janvier 2012. Une tendance qui devrait se confirmer sur 2014, avec deux arguments supplémentaires. Le premier est l'arrivée massive de smartphones performants à moins de 200 euros, que cela soit sous l'impulsion de Wiko mais aussi de produits comme le Huawei Y530 ou le tout récent Nokia X. Le deuxième vient de la prise de conscience des usagers du fait que sur les smartphones d'entrée et de milieu de gamme, prendre un forfait avec engagement impliquait un surcoût final qui pourrait atteindre selon UFC Que Choisir jusqu'à 50% du prix du téléphone.
Un secteur des télécoms français fragilisé
Le constat actuel est donc plutôt positif. La France est devenue un des pays européens où téléphoner revient le moins cher, alors qu'en 2010 elle était championne européenne de la cherté avec des prix 25 % plus élevés que dans le reste de l'Europe. Une situation qui selon UFC Que Choisir pourrait malheureusement changer si les bouleversements futurs de l'écosystème des télécoms français ne sont pas encadrés et surveillés dans les mois qui viennent par l'ARCEP et les instances officielles.
Si le rachat de SFR par Altice/Numericable semble a priori laisser une situation de concurrence avec quatre opérateurs, de grosses interrogations demeurent sur l'évolution du marché d'ici la fin d'année. Une crainte sur le passage à trois opérateurs qui pourrait impliquer une hausse des forfaits de l'ordre de 10% selon les analystes.
La vente d'Alstom pourrait être, par un effet domino, une excellente opération pour Bouygues qui détient près de 30% de la valorisation boursière du groupe Alstom, soit près de 9 milliards d'euros. De fait, si Bouygues venait à vendre ses parts à l'occasion du rachat, cela lui permettrait théoriquement d'envisager plus sereinement l'avenir de sa branche télécommunication. Depuis quelques semaines en effet, devant l'échec du rachat de SFR par Bouygues, les rumeurs vont bon train entre des rapprochements Bouygues Télécom/Free (JP Morgan estimerait à 50 % les chances pour que Bouygues Telecom et Iliad/Free fusionne...) ou Bouygues Télécom/Orange pour affronter la futur entité SFR/Numericable.