L’effet Google sur l’amnésie et l’assistanat à outrance
La dernière étude de KasperSky (« The rise and impact of Digital Amnesia: Why we need to protect what we no longer remember »), révèle que plus de la moitié des détenteurs de smartphones et de tablettes sont incapables de se souvenir du numéro de téléphone de leurs enfants, de leur école et même de leur conjoint pour un tiers d’entre eux !
Un effet Google-débilisant selon Kaspersky qui pointe l’impact sur notre mémoire d'un usage permanent de l'accès aux informations stockées et numérisées sur Internet et sur nos compagnons de poches. Toujours trouver les informations sur Internet s’étend aujourd’hui à nos informations personnelles essentielles conservées sur les mobiles.
Connaissez-vous les numéros de téléphones de vos proches ?
Cette étude révèle notamment que la majorité des consommateurs européens connectés ne connaissent pas par cœur les numéros de téléphone de première importance dont ceux :
- de leurs enfants à 57 % (et 58 % pour la France)
- de leur école à 90 %
- de leur lieu de travail à 51 % (51,5% pour les Français)
- 43 % des 16-24 ans répondent en outre que leur smartphone contient à peu près tout ce qu’ils doivent savoir ou se rappeler
Une Europe de l'oubli ou une évolution vers une mémoire 'collective' ?
En répondant aux questions sur l'impact sur la perte d'accès à ces données numérisées, 42 % des Français seraient totalement dévastés de perdre les données de leurs appareils mobiles car ils ne pourraient plus avoir accès à tous leurs souvenirs stockés dessus – 17,6 % seraient complètement paniqués par une telle éventualité. Qui n'a pas en effet ses codes d'accès, mot de passe et autres données sensibles mémorisées sur son smartphone ?
Pour Laurence Allard, Maître de conférences et Sociologue des usages innovant à l'Université Lille 3/IRCAV-Paris 3 : « le smartphone est également le support d'usages mémoriels et fait pour certains office de « prothèse cérébrale ».
71,9 % des Français déclarent même utiliser Internet comme une extension de leur cerveau, ce chiffre atteignant même 83 % chez les jeunes européens âgés de 16 à 24 ans. Microsoft, Google et Apple essayent d'introduire un identifiant/mot de passe unique pour accéder à tous ses services, avec désormais des solutions de lecteurs d'empreintes digitales, de reconnaissance faciale, vocale, parfois, le tout mélangé. L'idée est de proposer un accès unique à toutes ses données, comptes et services, mais avec toujours le risque d'un piratage ou d'un vol qui toucherait alors la totalité de ses données.