Pour s'offrir 02, British Telecom pourrait proposer 6 milliards d'euros en cash combinés à une participation de 20% des actions du nouvel ensemble. O2 serait alors valorisé autour de 14 milliards d'euros selon le journal espagnol El Confidential qui rappelle que Telefonica avait déboursé 17.7 milliards d'euros en 2005 (soit 22.3 milliards au taux actuel).
Si les discussions avec O2 semblent bien avancées, elles ne sont pas exclusives. Ainsi, l'opérateur historique anglais a parallèlement engagé des "discussions exploratoires" avec Deutsche Telekom et Orange, les coactionnaires de EE. Suite aux révélations de la presse, Orange et Deutsche Telekom ont confirmé l'information ce matin en précisant qu'il "est trop tôt pour dire si elles déboucheront à terme sur une transaction".
Cette situation ne peut a priori que profiter à BT qui est ainsi en mesure de mettre la pression sur les deux opérateurs pour peser sur les négociations et obtenir le meilleur "deal". O2 et EE ont la particularité d'être des filiales détenues par des opérateurs historiques européens qui évaluent en ce moment même les différentes options stratégiques susceptibles de créer de la valeur sur un marché en pleine mutation, et qui cherchent par ailleurs à se renforcer dans d'autres pays.
Telefonica (O2) a déjà racheté l'opérateur allemand E-Plus et vient également de racheter à Vivendi l'opérateur brésilien GVT pour 7 milliards d'euros. Il souhaite par ailleurs profiter de cette occasion pour sortir du capital de Telecom Italia. Enfin, Telefonica lorgne sur Portugal Telecom qui intéresse.... le groupe Altice, propriétaire de SFR/Numericable.
De son côté, Orange pourrait céder sa participation dans EE - et donc quitter la Grande Bretagne - pour "compenser" le rachat de Jazztel en Espagne (3.4 milliards d'euros) et chercher davantage de relais de croissance sur le marché ibérique. Rappelons d'ailleurs que l'autre britannique Vodafone a cassé sa tirelire pour avaler le cablo-opérateur espagnol ONO (7 milliards €). Et Deutsche Telekom dans ce jeu de chaises musicales ? Le géant allemand vient récemment de rejeter la proposition d'Iliad qui souhaitait s'offrir T-Mobile, la filiale de Deutsche Telekom aux USA. Pourtant, l'ancien PDG de l'opérateur allemand déclarait fin 2013 que "l'heure de la consolidation est venue" et que son groupe était "trop petit à long terme pour se mesurer à la concurrence internationale".