Déjà plus d'une décennie que les deux géants travaillent main dans la main. A l'arrivée de Free sur le marché des Télécoms, le retard était grand sur les trois opérateurs historiques que sont France Telecom (devenu Orange), Bouygues Telecom et SFR, en particulier s'il l'on s'intéresse au nombre d'antennes alors déployées sur le territoire.
C'est ainsi que Free signait avec Orange son contrat d'itinérance : ainsi, les usagers de Free pourraient utiliser le réseau 2G et 3G de Orange dans les zones hors couverture. En contre-partie de cette faveur (largement rétribuée et semble-t-il très rentable), Free s'engageait à s'équiper, et déployer ses propres antennes. Pour mieux en comprendre les termes, vous pouvez consulter ici le contrat d'itinérance Orange/Free.
Le rôle d'encadrement tenu par l'ARCEP
Autorité de régulation des Télécoms, sa mission fut d'accompagner l'ouverture à la concurrence du secteur des communications électronique. Son objectif ? Que puissent émerger de nouveaux opérateurs, des nouveaux services, et une concurrence loyable et profitable, toujours au bénéfice des consommateurs.
En 2016, sous l'impulsion de l'ARCEP, on ajoute à l'accord la notion de débit maximum (montant et descendant) atteignable par le client Free lorsqu'il utilise le réseau Orange, afin de ne pas pénaliser les clients de l'opérateurs, prioritaires. Ce plafond de débit a encore été diminué jusqu'à n'autoriser que 384 Kbits depuis le 1er janvier 2020. Autant dire le service minimum : appels, SMS, pas d'Internet.
L'ARCEP s'assure ainsi la "motivation" de Free à continuer de s'équiper, d'innover, et d'investir.
La situation actuelle justifie-t-elle un nouvel avenant de prolongation ?
Ainsi fut fait, et au gré des prolongations successives de cet accord, et des 10% d'utilisateurs restants vers la fin 2019, on estime aujourd'hui à moins de 1% seulement le nombre d'usagers qui ont encore recours à l'itinérance. Mais alors pourquoi vouloir gagner encore 3 ans ?
- Free avance vouloir suivre ainsi le calendrier d'Orange, qui a validé l'arrêt de son service 2G pour décembre 2025
- Orange, de son côté, ne souhaite pas renoncer à cette manne financière
On comprend toutefois que l'avis de consultation de leurs deux concurrents SFR et Bouygues Telecom, rendu à l'ARCEP le 27 octobre dernier, ait été défavorable ! L'excuse du "petit dernier" qui n'a pas les mêmes chances ne tient plus, comme le démontre notre carte des antennes 3G / 4G / 5G.
Le Verdict
"Après examen approfondi, l’Autorité conclut qu'il n'apparait pas nécessaire de demander à Free Mobile et Orange de modifier leur contrat." -
C'est ce qu'a déclaré l'ARCEP. Elle a joué son rôle d'arbitre, et la sentence est tombée : pas de prolongation du contrat d'itinérance entre Free et Orange. Les abonnés vont devoir s'adapter ! En espérant que chacun y trouve son compte, l'occasion pourquoi pas de s'interroger sur sa consommation de données, d'envisager un portable reconditionné, ou un nouveau forfait éco-responsable ?