L'Arcep fixe les règles du jeu pour l'attribution des fréquences 5G
Les enchères pour l'attribution des fréquences de la 5G auront lieu cet automne en France. En attendant, les quatre opérateurs qui vont se les disputer, Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR, vont pouvoir partir en congés avec leurs devoirs de vacances.
En effet, l'Arcep, le régulateur des télécoms a dévoilé hier les modalités d'attribution des fréquences 5G et précisé les contours du futur réseau mobile, avec les obligations qu'auront les quatre opérateurs.
Au total, Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR vont devoir se partager un spectre de 310 MHz dans la bande de fréquences des 3,5 GHz. Mais, attention, le gendarmes des télécoms a tout prévu pour que les enchères autour des fréquences de la 5G ne vire pas trop à la foire d'empoignes.
D'abord, quatre blocs de fréquences de taille identique, 40, 50 ou 60 MHz, seront mis à disposition des opérateurs. À un prix fixe, déterminé par le gouvernement. Son montant n'a pas encore été défini. Comme ça, tous les opérateurs sont assurés de repartir avec un spectre de fréquences minimum.
La suite des enchères sera différente. En effet, pour le spectre de fréquences restant, les opérateurs qui le souhaitent vont se battre, à coups de blocs de 10 MHz. Ils seront vendus au plus offrant. Une fois encore, c'est le gouvernement qui fixera le prix de réserve, en dessous duquel il ne descendra pas. L'enjeu est clair : plus un opérateur aura de spectre, plus il pourra élargir sa clientèle, proposer des débits très élevés et des usages propres à la 5G. Mais, l'Arcep va poser une limite, avec un maximum de 100 MHz par opérateur à l'issue de l'attribution des fréquences de la 5G. L'objectif est de limiter les disparités entre les opérateurs de la 5G.
5G : le gouvernement fixe des objectifs aux opérateurs
Avec les enchères de la 5G, l'État envisage de gagner une somme qui sera "plus proche de 1,5 milliard d'euros que de trois milliards", selon Agnès Pannier-Runacher la secrétaire d'État chargée des télécoms. L'État aurait pu envisager de gagner beaucoup plus si il avait fixé des règles du jeu différentes. Mais, il a fait le choix de laisser aux opérateurs les moyens d'investir dans la 5G. En échange de quoi, le gouvernement leur a fixé des objectifs.
Le feuille de route fixé par l'Arcep est claire : chaque opérateur devra proposer une offre 5G dans deux villes françaises avant fin 2020. La montée en puissance sera ensuite progressive, avec l'obligation pour chaque opérateur d'avoir équipé 12.000 sites en 5G en 2025, soit les deux deux tiers de la population couverte en 5G. Sur le reste du territoire, à l'horizon 2030, les opérateurs devront proposer la 5G ou un service de "type 5G" avec un débit de minimum 240 Mb/s. Par "type 5G", l'Arcep entend des "services différenciés équivalents à ceux fournis par la 5G", c'est à dire des services qui font appel au slicing, l'une des technologies phares de la 5G.