L’objectif 2020 pour l’arrivée de la 5G semble en passe d’être tenu. Annoncée comme une véritable rupture technologique, la nouvelle norme mobile fera ses premiers pas commerciaux l’année prochaine dans l’Hexagone, a confirmé hier le gouvernement. L’attribution des fréquences aux opérateurs et autres acteurs intéressés interviendra d’ici un an, suivie de déploiements « sur certains usages ». Quels seront les bénéfices à attendre, et qui sera concerné ?
Les fréquences 5G attribuées début 2020
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, l’a annoncé hier dans un entretien au Figaro : l’appel à candidature sera lancé par l’Arcep cet automne, pour une attribution des fréquences 5G « dès le début de 2020 ». Après quoi, « le rythme de déploiement peut être rapide sur certains usages en s’appuyant sur des antennes déjà installées et prêtes pour la 5G », prédit la secrétaire d’Etat.
5G : d’abord la bande 3,5 GHz
Les opérateurs déploieront dans un premier temps sur la bande de fréquences 3,5 GHz. Parmi les portions de spectre identifiées comme propices à l’acheminent de la 5G, c’est en effet celle du meilleur compromis : des débits plus conséquents grâce à la plus grande largeur de canaux disponible. Tout en affichant des performances satisfaisantes en termes de couverture, équivalente à celle assurée par la bande 1 800 MHz actuellement utilisée pour la 4G.
5G en 2020 : quel intérêt pour les consommateurs ?
Reste que cette bande des 3,5 GHz n’est pas adaptée à tous les terrains : ses qualités de propagation, inférieures à celles des bandes 700 MHz ou 800 MHz par exemple, ne lui permettent pas d’assurer à elle seule une couverture suffisante en zone rurale. Si bien que le réseau mobile de nouvelle génération devrait voir le jour dans un premier temps en zone urbaine. Il permettra d’y muscler les débits, tout en répondant aux problématiques de saturation des réseaux existants, dans un contexte d’explosion de la consommation de données. A condition, bien sûr, de disposer d’un mobile compatible.
Expérimentations en cours sur le 3,5 GHz, appel sur le 26 Ghz
D’une manière générale, la rupture ne sera pas flagrante dans un premier temps sur les utilisations classiques pour le grand public. Néanmoins, en associant montée en débit, forte diminution de la latence et optimisation de l’utilisation du réseau, la rupture apportée par la 5G se matérialisera aussi, et peut-être surtout, par l’émergence ou la démocratisation de nouveaux usages : réalité virtuelle, véhicule connecté, smart city, télémédecine...
Des innovations déjà testées en situation sur de nombreux projets pilotes un peu partout en France : à Lille, Nantes, Lyon, Bordeaux, et bien d’autres, que compile notamment l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), dans son tableau de bord des expérimentations 5G. Orange, Bouygues et SFR communiquent ainsi régulièrement sur leurs dernières réalisations en la matière.
Pour l’instant cantonnées à la bande de fréquences 3,5 GHz, ces expérimentations doivent à présent investir celle des 26 GHz. Dans cette partie haute du spectre, les débits attendus seront de l’ordre de plusieurs Gb/s, avec en contrepartie de fortes limitations en termes de couverture. Ce qui n’en gâte pas pour autant le potentiel, que le gouvernement et l’Arcep incitent d’ores et déjà les acteurs du secteur à explorer. Un appel à la création de plateformes d’expérimentation 5G sur le 26 GHz vient ainsi d’être lancé pour appréhender le potentiel de cette bande de fréquences, et identifier les nouveaux usages susceptibles d’en émerger.