Emmené par la locomotive Apple, le marché des smartphones s'est emballé rapidement à partir de 2008 au point que plusieurs opérateurs en Angleterre (02) et aux Etats-unis (AT&T) ont été confrontés à une explosion des volumes de données et à un encombrement de leurs réseaux.
La première vague 3G n'a pas engendré de telles situations en France. Orange et SFR auraient anticipé le problème en investissant plusieurs milliards d'euros ces dernières années pour améliorer les capacités d'absorption de leurs réseaux respectifs. Du côté de Bouygues, le problème ne se poserait pas encore puisque sa part de marché est plus faible et que le nombre de clients 3G est par conséquent moins élevé.
Mais qu'en sera-t-il pour la prochaine vague ? Entre les iPhone 3Gs à prix cassé, le nouvel iPhone HD sur le point de sortir et la tablette iPad, l'été sera chaud ! Et c'est sans compter sur la réaction des concurrents qui ne manqueront pas de démocratiser encore plus le marché avec des smartphones/tablettes moins chers grâce au système d'exploitation Androïd.
Si la bande passante disponible suffit à encaisser des millions de SMS, que se passera-t-il quand ces derniers seront remplacés par les messages sur Facebook, ou les Tweets agrémentés de photos et de vidéos ? La concurrence aidant, les opérateurs commencent par ailleurs à commercialiser de nouvelles offres Quadruple Play (ADSL + Mobile) - comme Ideo 24/24 chez Bouygues Télécom et le Pack Absolu de SFR - qui devraient inciter un peu plus les clients à se lancer dans l'Internet mobile.
Pour éviter la panne géante, les opérateurs disposent de plusieurs cordes à leur arc. La première consiste à associer le débit d'une connexion 3G à un quota de données. Quand un client utilise trop de bande passante depuis son smartphone, la vitesse est réduite pour décourager la consommation. Généralement, les quotas varient de 500Mo à 2Go par mois.
La seconde solution mise en oeuvre par les opérateurs est de proposer des forfaits bloqués correspondant à des usages et à des profils ciblés. Pour accompagner la sortie de l'Ipad, Orange a ainsi lancé une offre mensuelle limitée à 200Mo suffisante pour les clients qui utilisent ponctuellement leur connexion 3G.
La dernière solution, sans doute amenée à se développer encore plus dans les prochaines années, vise à "transférer" une partie du trafic des réseaux 3G vers les points d'accès WiFi. Sur ce point, l'opérateur le plus en pointe est pour l'instant SFR qui dispose d'un vaste réseau WiFi national reposant sur 2 millions de Neufbox et sur des partenariats avec FON notamment (70 000 hotspots en France).
Supporté par des réseaux terrestres dont les capacités vont s'envoler avec la fibre optique, le Wi-fi est un avantage concurrentiel redoutable pour les opérateurs qui désirent réduire le risque de saturation de leurs réseaux 3G, tout en réduisant les coûts d'exploitation de leurs infrastructures.
De son côté, Orange n'a pas encore véritablement investi le créneau du Wi-Fi, exception faite de l'option Unik dans une moindre mesure. L'opérateur tentera-t-il de mailler ses 7 millions de Livebox pour soulager son réseau 3G et jouer la carte de la convergence ? Hormis un réseau de 2000 Bbox Wifi réservé aux seuls clients iPhone de Bouygues, l'opérateur n'a pas non plus franchi le pas.
L'arrivée en 2012 de Free Mobile - qui ne manquera pas de profiter de son vaste réseau FreeWiFi - devrait néanmoins inciter les opérateurs historiques à compléter leurs réseaux 3G à l'aide de points d'accès Wi-Fi. On peut ainsi imaginer que la densité de hotspots WiFi intégrés aux offres 3G devienne un critère de choix important pour les mobinautes.