A cette occasion, Timotheus Höttges, le PDG de Deutsche Telekom, a rappelé que "Deutsche Telekom était ouvert aux transactions avec une plus-value mais qu'actuellement, il n'y a pas pour nous de telle offre". L'offre de rachat présentée par Iliad, la maison mère de Free, a donc été officiellement rejetée.
Le rêve américain d'Iliad est-il pour autant brisé ? Pas forcément. Néanmoins, le "nein" d'aujourd'hui pourrait bien se transformer plus tard en "jawohl" si Xavier Niel renchérit. Rappelons que la proposition initiale d'Iliad tourne autour de 15 milliards de dollars, alors même que T-Mobile USA négociait sa fusion avec son concurrent Sprint pour 20 milliards.
Il faut dire que la situation a considérablement changé ces dernières heures. La proposition d'Iliad a visiblement dérouté Softbank, l'actionnaire japonais de sprint, qui a officiellement jeté l'éponge en invoquant le blocage des autorités américaines de la concurrence.
Du coup, Iliad se retrouve mécaniquement seul en lice mais ce statut ne lui confère aucun avantage puisque Deutsche Telekom ne semble absolument pas pressé de vendre sa filiale américaine qui obtient d'excellents résultats grâce à une politique commerciale agressive (+ 3 millions d'abonnés en un an).
Iliad peut-il se permettre de renchérir ? A priori oui. L'opérateur dispose de deux atouts. Le premier est la large disponibilité des capitaux qui permettent aux opérateurs télécoms de facilement s'endetter. Le dernier exemple en date est celui de Numericable qui a levé plus de 10 milliards d'euros sans réelles difficultés. Le second atout de Xavier Niel réside dans l'intérêt que soulève sa démarche.
Parmi certaines pistes évoquées, l'hypothèse "Dish" est ainsi l'une des plus intéressantes. Pourquoi ? Tout d'abord, il n'est pas inutile de rappeler que Dish Network est un opérateur de télévision par satellite de premier plan qui souhaitait racheter Sprint juste avant qu'il ne soit finalement absorbé par Softbank ! Enfin, une entente Iliad/Dish aurait du sens puisqu'elle sonnerait comme une réponse au rapprochement de son concurrent DirectTV avec... AT&T, lui-même concurrent de T-Mobile.