Au-delà du symbole, ces chiffres sont la preuve du dynamisme de la concurrence dans le secteur de l'ADSL en France, mais aussi du succès des délégations de service public mises en oeuvre par les collectivités locales et les opérateurs d'opérateurs.
Avec près de 4000 NRA dégroupés au compteur, SFR est de loin le premier dégroupeur. Plus de 70% des lignes téléphoniques du pays sont éligibles aux offres Neufbox de SFR en dégroupage. Bien entendu, on retrouve sans surprise la totalité des zones urbaines denses mais l'on note aussi un intérêt croissant pour les zones rurales, comme le montre la récente vague de dégroupage dans l'Ardêche et la Drôme.
Du côté d'Iliad, on dénombre 3000 NRA (66% des lignes) équipés de DSLAM Freebox. Après une longue pause au second trimestre - les équipes techniques étant monopolisées par la migration des clients Alice - Free a repris un rythme de dégroupage soutenu.
On remarquera notamment que des efforts ont particulièrement ciblés certains départements comme la Vendée ou encore le Jura ces dernières semaines. Quelques gros centraux téléphoniques, jusque là oubliés par Free, ont également enfin été dégroupés.
Si SFR et Free occupent le devant de la scène du dégroupage, il ne faudrait pas faire l'erreur d'oublier Bouygues Télécom. Avec 2200 NRA dégroupés, Bouygues a certes une longueur de retard mais il couvre 60% des lignes téléphoniques, ce qui en fait un concurrent sérieux.
Rappelons que Bouygues est propriétaire de l'ex-réseau dégroupé de Club-Internet (626 NRA) et qu'il loue en complément des DSLAM SFR, installés dans plus de 1560 noeuds de raccordement.
Les efforts de SFR (et indirectement Bouygues) et Free pour dégrouper un maximum de centraux téléphoniques visent à améliorer leur performance commerciale (recrutement) d'une part, et à optimiser leur profitabilité grâce à la hausse du revenu moyen par abonné (ARPU), et à la baisse des frais d'accès à la boucle locale versés à France Télécom.