La nomination n'est certes pas encore officielle - le candidat sera auditionné préalablement par la commission des affaires économiques du Sénat et de l'Assemblée Nationale - mais le profil de Sébastien Soriano devrait facilement lui ouvrir les portes de l'ARCEP, le gendarme des télécoms.
A 39 ans, Sébastien Soriano dispose déjà d'une solide expérience puisque son parcours l'a porté à l'ARCEP, à l'Autorité de la Concurrence et au stratégique ministère de l'Economie. Lors de son mandat de 5 ans, le nouveau président de l'ARCEP aura fort à faire. Les dossiers "chauds" ne manquent pas et le Gouvernement mise beaucoup sur le télécoms et le numérique en général pour relancer la croissance en France.
Parmi les défis que le nouveau président de l'ARCEP devra relever à court et moyen terme, citons notamment :
- la mise aux enchères et l'attribution du second dividende numérique (fréquences 700 Mhz)
- la gestion du plan très haut débit (100% de couverture très haut débit d'ici 2022)
- l'éventuel rapprochement avec le CSA
- les relations tendues entre les opérateurs et les géants du web
Concernant la vente des fréquences 700 Mhz, Sébastien Soriano devra réussir à concilier les attentes financières de l'Etat (le budget de la Défense est sous pression) et celles des opérateurs télécom qui ne seront pas tous enchantés par la perspective de ré-investir plusieurs milliards d'euros alors que les prix n'ont jamais été aussi bas sur le marché du mobile.
Du côté des relations entre les grands éditeurs du web - les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon...Netflix) - et les fournisseurs d'accès, le nouveau président de l'ARCEP devra veiller sur le principe de neutralité du net, tout en contrôlant les modalités d'interconnexion entre les acteurs de l’Internet et les opérateurs. Le sujet sera d'autant plus important que les réseaux sont fortement sollicités par la consommation grandissante de vidéos en ligne particulièrement gourmande en bande passante.
La montée en puissance du plan France très Haut Débit nécessitera sans aucun doute une attention toute particulière sur au moins deux points. Le premier est lié à l'hétérogénéité du marché avec la multiplication des réseaux d’initiative publique dans les départements. Et le second est lié au modes de déploiement de la fibre optique : après le VDSL2, les opérateurs ne seront-ils pas tentés de se tourner vers la norme g.Fast pour éviter de tirer la fibre jusqu'au domicile des français ne vivant pas en zone dense ?