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L'Internet que l'on veut ou celui qu'on peut ?

Chaque acteur de l'écosystème du web protège son pré-carré et milite pour ne pas payer la facture du renforcement des capacités des réseaux.Le financement d'Internet est une question récurrente qui n'a pas de réponses simples. Aujourd'hui, deux équipes s'affrontent sur la Toile. La première est constituée des opérateurs télécom qui construisent et exploitent les réseaux d'accès (ADSL, fibre optique, câble...) et qui se financent avec les abonnements mensuels payés par les internautes.

L'Internet que l'on veut ou celui qu'on peut ?
François Le Gall - publié le 03/05/2011 à 18h12

La seconde équipe se compose des fournisseurs de contenus qui distribuent leurs services (gratuits ou payants) sur les réseaux dans le monde entier. Le succès de ces contenus - et notamment les vidéos disponibles via Youtube ou Facebook par exemple - décuple la bande passante consommée et provoque l'engorgement des "tuyaux" des opérateurs.

Pour stimuler leur croissance, les fournisseurs de contenus ont besoin de capacités réseau accrues, mais les opérateurs refusent de financer les infrastructures seuls. Un sacré dilemme puisque ce sont justement les contenus et les services qui justifient l'abonnement mensuel facturé par les FAI aux particuliers !

Bref, chacun veut sa part du gâteau sans débourser plus, et malheureusement, le consommateur se retrouve pris en otage avec trois épées de Damoclès au dessus de sa tête.

Le risque de "pourrissement"

Le blogueur Korben évoque une stratégie du pourrissement entre les fournisseurs d'accès et de services. En clair, les opérateurs seraient tentés de faire pression sur les sites de contenus à fort trafic en ne développant plus leurs infrastructures. Résultat : un risque de réduction des débits (et une navigation désastreuse) pour les internautes qui accèdent à ces sites.

Le risque de hausse de prix

Avec l’explosion du trafic IP sur les réseaux fixes et mobiles, les opérateurs craignent pour leur rentabilité. Si les dépenses d'investissement des opérateurs s'alourdissent, certains pourraient être tentés d'augmenter le tarif de l’abonnement (de manière plus ou moins détournée).

D'autres opérateurs pourraient choisir d'encadrer davantage les offres en abandonnant les connexions illimitées. On assisterait alors au grand retour des quotas de volume de données et des pénalités en cas de surconsommation de bande passante (pénalité financière ou baisse de débit).

En France, c'est déjà le cas pour les forfaits d'accès à l'Internet par Satellite ou l'Internet mobile (3G). Aux Etats-unis, c'est aussi le cas par exemple chez l’opérateur AT&T qui annonce un plafond mensuel de 150Go complété par des paliers facturés 10$ la tranche de 50 Go supplémentaires.

L'Internet à deux vitesses

Les débats sur la neutralité du net font rage depuis quelque temps déjà. Et ce n'est pas innocent. Il existe un réel risque de généralisation de la gestion discriminatoire de la bande passante. En clair, certaines offres internet "premium" garantiraient un débit minimum au détriment des internautes ne disposant que d'un accès "best effort" d'entrée de gamme.

En sachant que la consommation Data augmente de manière exponentielle à mesure que les nombre d'internautes progresse et que la taille des contenus explose (vidéos HD et bientôt 3D), la situation est pour le moins tendue.

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