On connaît l'histoire de personnes ne pouvant plus modifier le contenu de leurs pages personnelles sur Internet, parce qu'ils ont changé d'opérateurs...
Le plus commun de tous les désagréments vécus reste cependant la perte des adresses mail.
Très clairement, de nombreuses personnes perdent, avec la résiliation de leur contrat par leur ancien fourniseur d'accès à Internet et à un moment choisi par leur ex-FAI, la possibilité d'émettre et de recevoir des courriers électroniques depuis leur adresse mail habituelle, en XXXX@leurancienFAI.fr.
Les personnes ayant gardé en mémoire cette adresse obsolète et non averties de la nouvelle adresse ne peuvent, de plus, plus communiquer.
Ce qui est ennuyeux pour le grand public est pénalisant pour un professionnel : imaginez qu'une personne ayant monté sa boîte il y a quelques années ait encore une adresse en wanadoo.fr, indiquée sur toutes les cartes de visite qu'il avait alors distribuées.
Si, sa société grandissant, il souhaite changer de FAI et/ou avoir son propre nom de domaine, il préfèrerait tout de même pouvoir garder son ancienne adresse électronique, pour d'évidentes raisons commerciales ! Pour les professionnels, l'intérêt de leur donner un moyen de conserver les bénéfices de leur ancienne adresse mail est donc évident. Par contre, comment mettre les choses en oeuvre ?
La question est plus technique qu'elle ne le paraît de prime abord. Tout d'abord, comme le souligne un très bon billet de ZDNet sur le sujet, 80 à 90% du courrier reçu dans une boîte mail est du spam.
Rediriger automatiquement du spam serait contre-productif, le meilleur moyen de se débarasser des réclames vantant des performances hors-normes, des médicaments en promotion et des logiciels en solde étant encore de changer d'adresse mail...
Les redirections successives augmentent également les risques de création de boucles infinies : si l'adresse abracadrabra.dupont@orange.fr redirige les messages reçus vers abracadabra.dupont@sfr.fr et que cette dernière adresse redirige elle-même les messages qu'elle reçoit vers abracadra.dupont@orange.fr, un message reçu sur l'une quelconque de ces adresses devrait théoriquement hanter éternellement les réseaux !
Le dernier problème technique majeur que ceci engendre, est que, si un FAI devait retransmettre du Spam, il pourrait être mis sur liste noire, de nombreux outils recensant automatiquement les émetteurs de spam et refusant sans discrimination tout ce qui arrive de leur part.
Les deux amendements proposés dans le cadre du projet de loi de lutte contre la fracture numérique devraient permettre, pour l'un, de faire en sorte que les FAI ne coupent pas immédiatement les services mails qu'ils proposent, mais qu'une période de transition de six mois soit mise en place sans surcoût pour le client, pendant laquelle leur ex-client pourra prévenir ses correspondants.
Le second amendement, particulièrement utiles pour les professionnels qui avaient fait l'erreur d'avoir leur adresse professionnelle au nom de leur FAI, pourrait obliger les FAI à proposer de conserver le bénéfice d'une adresse mail au-delà des six mois de transition... moyennant finances.
Parler de portabilité des mails, au final, est probablement prétentieux. Par contre, ces amendements, en allant dans le sens d'une simplification des démarches pour la résiliation, pourraient bien ôter un frein anormal au changement de FAI.