La polémique se cristallise cette semaine autour de la fronde menée par l'opérateur Free, qui refuse d'envoyer les emails d'avertissement à ses abonnés suspectés de "piratage".
Le directeur général de Free, Maxime Lombardini, explique qu'il respecte la loi et protège ses abonnés puisque la convention encadrant les échanges de données personnelles (prévue dans l'article 8 du décret du 5 mars 2009) n'a toujours pas été signée ni par les opérateurs ni par le ministère de la Culture.
Pour Eric Walter, le secrétaire général de la Haute Autorité, l'attitude du fournisseur d'accès nuit avant tout aux freenautes puisque ceux qui sont concernés [et qui n'ont pas reçu l'email non transmis par Free] recevront tout de même le second avertissement (ndlr : une lettre recommandée) si leur adresse IP est de nouveau associée à un téléchargement illégal.
La polémique opposant Free à la Hadopi rejaillit désormais sur le terrain politique. Alors que Nicolas Sarkozy se félicitait mardi du lancement effectif d'Hadopi lors d'un déplacement dans un lycée de l'Essonne, le député Nicolas Dupont-Aignan, opposant à la loi Création & Internet, invitait de son côté les internautes à "s'abonner chez Free et à boycotter les fournisseurs d'accès qui se livrent à cette collaboration".
Frédéric Mitterand, le ministre de la Culture, déclare de son côté qu' un "fournisseur d’accès qui ne se conforme pas à ses obligations légales devra en supporter les conséquences judiciaires et financières".
Le bras de fer engagé par Free n'a pas manqué d'interpeller d'autres acteurs du secteur. Parmi les premiers à réagir, Numericable évoque "un coup de com' facile sur le dos de la Hadopi". Le SNEP (syndicat national de l’édition phonographique) va encore plus loin estimant que Free "racole les internautes qui se livrent à des actes de piraterie".