C'est ce que révèle une étude GFK reprise par ZDNET. Sans surprise, l’étude annonce un repli de 15% du marché de la vidéo physique (-15% en 2015) pour s’établie à 690 M€ alors que dans le même temps, le marché de la vidéo digitale (VOD locative, achat digital ou EST, SVOD) progresse de 27% pour s’établir à 314 M€, le cap des 300 millions d’euros est franchi pour la première fois.
Ce sont surtout la SVOD et l’EST qui progressent (respectivement +176 % ( !) et +54%) alors que la VOD régresse à -3%. Néanmoins le chiffre d’affaires réalisé par la VOD locative représente plus de 55% du marché de la vidéo digitale. Il est intéressant d’observer la progression de l’achat digital qui représente tout de même 60 millions d’euros, soit 25% du marché digital. Les modes de conservation de ce type de vidéos se développent (cloud)et surtout les fenêtres d’exploitation de l’EST sont plus larges que la VOD (sans même parler de la SVOD).
Les chiffres exacts de la SVOD sont difficiles à connaitre
Les chiffres de la SVOD sont toujours aussi compliqués à connaître. L’acteur principal du marché, Netflix, ne donne pas de chiffres ! Netflix a en effet annoncé 75 millions d’abonnés dans le monde fin 2015, mais n’annonce pas de chiffres précis pour l’hexagone. Le manque de visibilité s’explique aussi par les mois gratuits d’essai qui sont en général proposés au début de tous les abonnements et les taux de désabonnement observés.
Son principal concurrent CanalPlay a déclaré, quant à lui, 613.000 abonnés en France à la fin de l’année dernière.
Selon les études, les chiffres d’abonnés SVOD varient. Une étude Médiamétrie relayée par Les Echos indiquait un nombre s’élevant à 5 millions d’utilisateurs en France, soit 12% des internautes. Les chiffres GFK sont moins optimistes avec un million de personnes abonnées de manière payante en France soit 1.3% des Français. La différence peut en partie s’expliquer par la différence entre « utilisateurs » et « abonnés » pusiqu’un abonnement peut être utilisé par plusieurs utilisateurs du même foyer.
CanalPlay et Netflix ne sont pas néanmoins les seuls à s’affronter sur ce marché qui s’annonce porteur. Fin janvier, Zive se proclamait même leader du marché avec un million d’abonnés. Un chiffre très important qui englobe aussi les abonnés « d’office », car le service Zive a été inclus sans surcoût pour un certain nombre d’abonnés à une offre fixe…. Certains d’entre eux ne savent peut-être même pas qu’ils sont abonnés !
Depuis des années,FilmoTVpropose un pass illimité sur des films de cinéma. Bruno Delecour nous annonçait à l’automne dernier 200.000 abonnés. Video Futur propose aussi via sa box une offre de SVOD.
Par ailleurs, d’autres plateformes plus petites ou spécialisées sur un secteur se sont aussi lancées : Ina Premium en septembre dernier avec la mise à disposition des archives de l’audiovisuel public, VODD avec des films et des courts-métrages « en tous genres », Mubi avec des films destinés plutôt aux cinéphiles et bien d’autres. Peu communiquent néanmoins sur leur nombre d’abonnés.
Même France Télévisions a lancé une étude en février pour la création d’une éventuelle plateforme de SVOD. 2016 verra-telle l’arrivée d’une nouvelle plateforme par le service public, après celle de l’INA ? Est-ce que la multiplication des plateformes accroitra le nombre d’abonnés dans un marché pas encore mature et dans un contexte où, selon l’étude Médiamétrie mentionnée ci-avant, les abonnés ne sont pas réfractaires à s’abonner à plusieurs offres…
Une tendance en berne pour 2016
L’étude GFK précise les tendances pour 2016 avec un marché vidéo plutôt en berne où le digital ne parvient pas à endiguer les pertes provoquées par le déclin de la vente de DVD et de Blu-ray et à afficher une croissance suffisante. Le marché de la vidéo digitale devrait représenter 340 millions d’euros, soit une croissance de 8%.
2016 sera pourtant l’année de sortie des premiers blu-ray UHD, mais bien que vendus plus chers (environ 30 euros) qu’un blu-ray ou même qu’un DVD , peu de chances qu’ils inversent cette tendance : le taux d’équipement est pour le moment inexistant, du moins en termes de lecteurs. Le support physique reste et restera probablement un achat cadeau, ce qui peut lui permettre de conserver une certaine part de marché.
Mais les attentes se situent aussi du côté des offres digitales : développement de l’ultra haute définition sur les contenus VOD et SVOD, diversification des contenus (productions exclusives, e-cinéma…) et de leur régulation (chronologie des médias, lutte contre le piratage qui reste le principal concurrent des offres vidéo dans leur ensemble…).
Enfin, à la différence du cinéma où certains titres peuvent s’avérer très porteurs et soutenir, parfois à eux seuls, les statistiques sur les nombres d’entrées, cela n’est pas forcément le cas dans le secteur de la vidéo. 2016 confirmera ou pas cette tendance avec la sortie de Star Wars, Le Réveil de la force au mois d’avril en VOD locative, EST et DVD. Le film avait enregistré plus de 10 millions d’entrées au box office français.