Quelques jours seulement après avoir célébré ses 30 ans, la Société française de radiotéléphonie annonce donc sa disparition. A partir de juin 2018, la quasi-totalité des activités du groupe dirigé par Patrick Drahi, SFR compris, passera sous la bannière Altice, en France et à l’international. Une façon pour la multinationale d’affirmer une identité forte à travers le monde - assortie d'un nouveau logo - pour accompagner ses projets d’expansion. Et aussi de faire oublier les déboires de la marque, dont la réputation à quelque peu souffert ces dernières années...
Le changement, c’est dans un an
Le fournisseur d’accès se donne donc 12 mois pour rénover entièrement son identité, en commençant par les entités juridiques. L’offre commerciale viendra ensuite : il s’agira d’accomplir la transition d’une marque à l’autre sans perdre le client en route, comme le fit en son temps France Telecom avant de devenir Orange.
Un moment toujours délicat pour une entreprise. A fortiori sur un marché aussi vaste que celui des abonnements Internet et forfaits mobiles, qui implique de s’adresser à des millions de particuliers, abonnés existants comme clients potentiels...
Refonte des services
La transformation sera d’autant plus conséquente que l’opérateur conduit depuis plusieurs mois maintenant une stratégie axée sur les contenus premium pour valoriser ses offres. Approche qui se traduit par la création de nouveaux services – SFR Sport, SFR Presse, SFR Play VOD Illimitée – qui devront probablement changer de nom eux aussi. La rénovation passera donc par la refonte de l’ensemble de ces plates-formes, accessibles sur abonnement, que l’on dispose ou non d’un contrat Internet ou mobile chez l’opérateur.
En revanche, la marque RED, désormais largement identifiée sur le marché des forfaits à petit prix, sera conservée. Le changement de nom ne concernera pas non plus les marques de médias audiovisuels détenus par le groupe (BFM, RMC…), ni ses titres de presse (Libération, L’Express, 01Net...).
La mauvaise réputation
La construction de cette nouvelle image internationale permettra au passage au groupe de se débarrasser d’une marque qui pâtit depuis plusieurs années de la désaffection d’une partie de la clientèle française. Problèmes de qualité de réseau, de facturation ou de relation clients figurent parmi les critiques régulièrement adressées à l’opérateur. Et se sont traduites par des pertes massives d’abonnés ces deux dernières années.
Des clients que le groupe espère reconquérir grâce à ses contenus exclusifs, à l’image de la Champions League, acquise à prix d’or pour en être le seul diffuseur à partir de septembre 2018. Mais sans négliger les lacunes évoquées plus haut, dont la direction de SFR dit avoir pris acte. Des investissements accrus dans les réseaux fixe et mobile ont ainsi été consentis. Ils semblent d’ores et déjà commencer à porter leurs fruits. Michel Paulin, directeur général du groupe, avait en outre souhaité, lors de ses vœux aux personnels, que 2017 soit « l’année du client ». Assez pour faire de 2018 l’année d’Altice ?