Apparue en avril 2006, la Freebox v5 (et son boitier HD) est aujourd'hui un des modems les plus répandus en France. Si [malgré ses 4 ans] la Freebox n'a pas à rougir face aux Box concurrentes, Free n' a pas le choix : il lui faut une nouvelle plateforme matérielle performante pour vendre de nouveaux services et fidéliser ses clients.
La Freebox v6 reste un secret bien gardé et suscite de nombreuses questions. Quelles seront ses caractéristiques ? Regroupera-t-elle la fonction modem (ADSL et FTTH) avec le décodeur TV au sein d'un seul et même boitier ? Disposera-t-elle d'une antenne FemToCell pour la convergence fixe/mobile ? A quoi ressembleront son design et son interface graphique ?
A défaut d'être dans le "secret des dieux", impossible de répondre ! En revanche, une chose est sure : toutes ces nouveautés ont un coût. Qu'il s'agisse de développement "software" ou de composants "hardware", la Freebox v6 représente un investissement. Et cette dépense est d'autant plus élevée que les Box de nouvelle génération ressembleront davantage à des mini-PC qu'à des modems ! Quelle sera donc la stratégie de Free à l'occasion de la sortie de la Freebox v6 ?
Bien entendu, on peut imaginer que Free procède comme d'accoutumée en réservant la dernière mouture de sa Box aux nouveaux abonnés. Les actuels freenautes pourraient également changer de Freebox, mais ils seraient néanmoins assujettis à des frais de 30 à 90€ selon leur ancienneté. Si la barème reste identique, la gratuité de l'échange ne serait réservée qu'aux freenautes ayant un contrat de plus de 37 mois (3 ans).
Cette stratégie est complexe à plusieurs niveaux. D'une part, elle risque d'alimenter les sentiments de frustration et de manque de reconnaissance chez les abonnés de la première heure. D'autre part, Free est dans le collimateur de l'UFC Que Choisir qui remet en cause la remise à zéro de l'ancienneté (et des frais dégressifs de 96€) en cas de modification de contrat ou de changement de matériel par exemple.
Une alternative pourrait consister à lancer une nouvelle offre Freebox associée à la Freebox v6. Le coût du matériel serait alors intégré à l'abonnement, revalorisé pour l'occasion de quelques euros par mois. S'il est pourtant difficile d'imaginer Free en finir avec le sacro-saint tarif unique de 29.99€, rappelons que le groupe Iliad (propriétaire de Free) a déjà entériné la pratique par le biais de sa marque Alice. En effet, bien que les offres AliceBox soient calquées sur celles de Free, les tarifs sont bien différents en commençant à 19.99€ pour aller jusqu'à 34.95€ selon les services, et selon que la zone est dégroupée ou pas.
Free suivra-t-il l'exemple de SFR qui est actuellement en train de segmenter sa gamme de forfaits ? Au-delà de son offre principale à 29.90€, SFR propose désormais des abonnements plus chers mais également plus complets. C'est notamment le cas pour l'offre Neufbox + 2H vers les mobiles à 36.90€ ou encore avec le Pack Absolu qui associe une Neufbox et un forfait mobile Illymthics illimité.
La marque au carré rouge ne compte d'ailleurs pas s'arrêter là. Franck Esser, le PDG de SFR, a annoncé la commercialisation prochaine d'une offre Neufbox Premium qui intégrera de nouveaux services (TV, VoD...) et de nouveaux matériels (décodeur IPTV, Neufbox 6, CPL...) pour quelques euros de plus.
Bien qu'Orange soit plutôt dans une logique d'unification de sa gamme ADSL, on remarque que l'opérateur a récemment scindé sa gamme FTTH en deux offres de fibre optique distinctes. Le forfait La Fibre Plus (44.90€) est 10€ plus cher que son petit frère (La Fibre à 34.90€) mais il inclut le bouquet TV Thématique, plusieurs chaînes optionnelles HD et quelques options (Gigamail, double appel...).
Fin 2009, Orange a également présenté son Orange Box censée être disponible début 2011. Equipé d'un lecteur Blu-Ray, d'une télécommande évoluée (gyromètre, accéléromètre...), et d'un navigateur web intégré, ce décodeur est destiné aux abonnés "premium" davantage intéressés par une passerelle multimédia que par un simple décodeur TV.