Toujours soucieux de défendre son statut autoproclamé de « numéro 1 de la fibre en France », SFR ne manque pas une occasion de souligner son activisme en la matière. Le fournisseur d’accès à Internet promet ainsi le raccordement de 96 000 logements et locaux professionnels varois supplémentaires d’ici un peu plus de trois ans. La convention signée avec les collectivités le 8 septembre dernier porte sur le déploiement de la fibre optique sur 9 communes, dont 7 de la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée.
L’agglo de Toulon fibrée dès le 1er trimestre 2017
SFR annonce d’ores et déjà 5 000 prises livrées à Carqueiranne, La Crau, La Garde et au Pradet dès le début d’année prochaine. Suivront, sur trois ans, quelque 90 000 raccordements sur ces villes et d’autres communes : Hyères, La Farlède, Ollioules, Le Revest-les-Eaux et Sanary-sur-Mer. En ajoutant les 106 000 déjà déployées sur les territoires de La Valette-du-Var, La Farlède, Fréjus, La Seyne-sur-Mer, Saint-Raphaël, Six-Fours et Toulon, le fournisseur d'accès compte ainsi desservir plus de 200 000 logements et locaux professionnels d’ici à 2020.
SFR dans le Var : fibré ou câblé ?
Ces chiffres méritent toutefois quelques précisions sur la fibre dont il est question. Si pour ces 96 000 nouvelles prises on parle bien de fibre optique jusqu'à l'abonné (FFTH), sur les 106 000 prises existantes, SFR additionne pour le coup FTTH et fibre optique avec terminaison coaxiale (FTTB), théoriquement moins performante, surtout en émission. En l'occurrence, c'est surtout sur cette dernière technologie que s'appuie le fournisseur d'accès quand il chiffre l'existant : à Toulon, il affiche ainsi quelque 80 000 prises héritées de Numéricable, à quoi s’ajoutent une dizaine de milliers de prises à La Valette du Var.
90 000 prises THD oui, mais sur lesquelles le débit n’est pour l’heure que de 100 Mbit/s. Tout le monde ne profitera donc pas tout de suite du Gbit théoriquement accessible en fibre ou même en câble aujourd'hui, mais l'arrivée de la norme Docsis 3.1 sur les réseaux câblés n'interdit pas de l'espérer dans les mois qui viennent. Quoi qu'il en soit, le réseau existant permet d'ores et déjà à SFR d’être présent commercialement sur le très haut débit dans cette zone très dense face à Orange, bien implanté en fibre dans le département. Si vous habitez dans cette région, pensez à tester votre éligibilité pour savoir si vous bénéficiez de l’une ou l’autre technologie.
A Roubaix, le choix du câble
Même stratégie dans le Nord : à Roubaix, SFR entend pousser le câble pour doubler Orange. Ainsi, l'opérateur au carré rouge se félicite d’être le premier à déployer la fibre sur la ville, pour pouvoir fournir 400 Mbit/s à 37 000 foyers sur les quelque 40 000 que compte l’agglomération, rapportait La Voix du Nord le 11 septembre dernier. Et même 1 Gbit d’ici à la fin de l’année, ce qui devrait permettre aux utilisateurs de profiter à plein des offres 'fibre SFR', notamment pour bénéficier de la 4K dans les meilleurs conditions.
Ici, on ne tergiverse pas sur l’appellation de la technologie : il s’agit bien de fibre à terminaison coaxiale (FTTB). « Ce qui compte, c’est de pouvoir apporter le haut débit maintenant, pas en 2018 ou 2020 », tranche le directeur régional de SFR, Salvatore Tuttolomondo, pour qui « les gens se fichent qu’il y ait ou non un dernier petit morceau de cuivre ». L'idée est de profiter de son avantage commercial rapidement face à Orange, peu présent en fibre optique sur Roubaix, et avec un calendrier de déploiement encore relativement lointain.
Métropole lilloise : SFR en solo sur la fibre optique
Parallèlement, SFR annonce vouloir équiper 375 000 foyers sur Lille et son agglomération, l’équivalent de trois quarts des foyers. Et cette fois-ci, en fibre optique jusqu' à l'abonné. Un objectif élevé alors que le fournisseur d'accès reste en délicatesse avec les édiles nordistes sur le dossier du fibrage de la métropole. En octobre dernier, il avait en effet été évincé de l’accord de déploiement pour cause d’excès de lenteur.
Mais cet été, SFR a réaffirmé ses ambitions, notamment dans la vallée de la Lys (le long de la frontière belge, entre Halluin et Armentières). Sans même participer à l’appel d’offres portant sur le raccordement de ce territoire encore vierge de fibre, qui lui permettrait d'encercler la métropole avec son réseau en propre. Le groupe a ainsi confirmé qu’il avançait bel et bien sur les travaux de son côté, selon les informations de La Voix du Nord. Objectif : « construire une infrastructure de premier plan » grâce à laquelle « 100 % des foyers seront éligibles à la fibre ».