Jusqu'à présent suivi par le Premier Ministre, par Nathalie Kosciusko-Morizet et par l'ARCEP, le dossier de la fibre optique n'avance visiblement pas aussi vite que Nicolas Sarkozy le souhaiterait. Du coup, c'est le Secrétaire Général adjoint de l'Elysée, Xavier Muscat, qui a fait une mise au point avec les opérateurs FTTx.
Concrètement, l'Elysée a demandé à Orange, SFR, Free et Numericable de faire des propositions visant à fibrer les "zones non denses". Les opérateurs devront les remettre d'ici la fin du mois de septembre !
Qu'est-ce qu'une zone non dense ? C'est l'immense territoire qui couvre l'ensemble des communes qui ne sont ni des métropoles urbaines ni des des communes enclavées en zone blanche. Pour reprendre une analogie d'Augustin de Romanet, le directeur général de la Caisse des dépôts (CDC) : "comme toute classe moyenne, cette zone est trop riche pour être aidée, trop pauvre pour y arriver seule".
Le déploiement de la fibre optique dans les principales villes de l'Hexagone s'effectuera au gré des plans de couverture de chaque FAI. L'ARCEP a d'ailleurs listé 146 communes (5 millions d'habitants) pour lesquelles un cadre réglementaire a été décidé cet été.
Comment anticiper la fracture du très haut-débit qui ne manquera pas de pénaliser les communes économiquement moins rentables pour les opérateurs ? A défaut de subventionner à tout va - on parle ici de plusieurs milliards - le Gouvernement soutient l'approche d'une société commune entre les grands opérateurs. L'idée est donc de construire ensemble un seul réseau pour éviter les gaspillages et réaliser des économies d'échelle.
Une source proche du dossier estime que grâce à une "société commune qui aurait la garantie de l'État et de la Caisse des dépôts, les 4 opérateurs n'auraient plus qu'à trouver 4 ou 5 milliards au lieu de 20 pour fibrer la France".
Le chantier de la fibre optique est important pour la compétitivité du pays. Le très haut-débit n'est pas seulement une manière d'accéder confortablement à Internet mais représente également un élément structurant de l'aménagement du territoire. Les tergiversations entre opérateurs ces dernières années ont considérablement ralenti le processus. Rappelons que les premières annonces d'offres FTTH pour le grand public remontent à 2006. Trois ans après, 200 000 internautes bénéficient de la fibre alors que près d'un million d'autres sont encore connectés en bas-débit.