Moins médiatisé et moins commercialisé, le CPL Outdoor est une des technologies réseau les moins connues du grand public. Pourtant, des milliers d'internautes français se connectent quotidiennement à Internet haut débit via leurs prises électriques, notamment grâce à Edev CPL, la filiale haut débit d'EDF.
Après des phases d'expérimentations menées ici et là, le CPL Outdoor est opérationnel dans plusieurs villes comme Nantes, Angers ou encore Dunkerque. Dans ces collectivités, le CPL a été choisi pour équiper des logements sociaux. Avec un abonnement mensuel de 15€, les habitants profitent d'une connexion 1 Mbits/seconde et des appels Voix sur IP illimités vers les postes fixes en France depuis n'importe quelle prise électrique de leur appartement. Réducteur de fracture numérique "sociale", le CPL peut également couvrir les zones blanches comme à Castres-Mazamet.
Techniquement, comment cela fonctionne-t-il ? La technologie CPL Outdoor s’apparente à une "boucle locale". Il s’agit de faire circuler les informations numériques (voix, données IP…) entre le transformateur électrique du quartier et les logements en se servant du réseau EDF.
Les données IP transitent par fibre optique du réseau d'un fournisseur d'accès jusqu'au transformateur EDF spécialement équipé, puis sont relayées jusqu'au domicile de l'abonné par le réseau basse tension. L'internaute doit alors connecter un modem CPL directement sur une prise électrique puis relier son ordinateur au modem via un câble Ethernet ou par Wi-Fi.
Pourquoi le CPL Outdoor reste-il aussi confidentiel ? Le principal avantage du CPL est bien entendu de s'appuyer sur un réseau dense déjà en place, et donc d'éviter les coûteux travaux de génie civil et de raccordement. L'aspect financier du CPL est également séduisant, si l'on considère qu'un transformateur peut être équipé pour un investissement situé entre 3000 et 8000€.
Néanmoins, le CPL Outdoor n'est pas exempt de défauts. En premier lieu, si les réseaux électriques couvrent tout le territoire, ils ne sont pas tous homogènes, ce qui ne favorise pas la mise en oeuvre d'un système performant, simple et capable de fournir un service CPL de qualité. Autre difficulté majeure, la question des débits. A l'heure actuelle, le CPL nécessite l'utilisation de répéteurs pour assurer une connexion de quelques mégabits aux abonnés.
Enfin, le CPL est tributaire des réseaux de collecte, notamment en fibre optique. A l'heure où le déploiement FTTH (fibre jusqu'à l'abonné) et le dégroupage (fibre jusqu'au NRA) sont prioritaires, les opérateurs ne sont sans doute pas intéressés pour connecter leur réseaux aux transformateurs EDF. Une concurrence fibre optique/CPL s'est ainsi immiscée dans le département des Hauts-de-Seine (92), où le SIPPEREC a accordé une délégation de service public en 2006 à Mecelec (spécialisé dans le CPL), puis en 2007 à LD Collectivités pour la mise en place d'un réseau FTTH.