Certes, le volet "télécoms" de la Loi de Modernisation de l'Economie (LME) comporte bien une série de mesures pour dynamiser le déploiement du très haut débit en France. Le texte prévoit notamment qu'à partir de 2010-2011 les nouveaux immeubles soient systématiquement équipés de fourreaux, destinés à accueillir la fibre optique dans les parties communes des habitations collectives.
Cette nouvelle règlementation va bien entendu faciliter le déploiement FTTH à terme. Mais cela ne concerne d'une part que les nouvelles constructions, et d'autre part, cela ne résout en rien le manque de couverture des zones semi-urbaines et rurales.
Les logiques techniques et commerciales prennent naturellement le dessus. Personne ne blâmera les fournisseurs d'accès de fibrer Paris (grâce à ses égouts notamment) avant un village de 1000 habitants éloignés des réseaux. Mais qu'en est-il de la "révolution du très haut débit" pour les internautes vivant dans ces communes peu denses ?
A défaut de fibre optique, la situation numérique des zones peu denses pourrait tout de même s'améliorer. L'amendement Leroy, inscrit dans la LME, encadre le principe de dégroupage des sous-répartiteurs. L'objectif est de tirer la fibre optique - non plus jusqu'aux centraux téléphoniques (NRA) - mais jusqu'aux armoires de rue de France Telecom, beaucoup plus proches des habitations.
Sur le principe des NRA-ZO, un abonné relié à un sous-répartiteur dégroupé disposerait alors automatiquement d'un ligne de meilleure qualité (moins affaiblie), et d'un meilleur débit compatible avec le service IPTV. La solution DSLfibre de la société IFOTEC s'appuie sur ce schéma en proposant de relier le DSLAM (situé dans le central) au sous-répartiteur par fibre optique plutôt que par une paire de cuivre. Mais aussi intéressante soit-elle, cette technique ne permettra pas de fournir les mêmes débits et services que ceux qui sont fournis aux abonnés FTTx.