Selon le journal Les Echos, le Gouvernement devait publier hier au Journal officiel le décret et l'arrêté marquant le coup d'envoi du processus d'attribution de la quatrième licence mobile. Pour officialiser cette étape, une conférence de presse organisée par Christian Estrosi, le nouveau ministre de l'Industrie, était prévue... avant d'être annulée !
Citant une source gouvernementale, le quotidien Les Echos précise que "l'Elysée a finalement demandé de temporiser sur ce dossier, mais la procédure sera lancée dans les prochains jours". Pourquoi cet énième report ?
Certains y voient un "complot" des industriels du secteur qui chercheraient à bloquer un nouveau concurrent. Mais l'Etat n'a aucun intérêt à freiner des 4 fers. La 4ème licence est une source de revenus, doublé d'un enjeu considérable aux yeux des consommateurs qui comptent sur une baisse des prix.
Cette 4ème licence de téléphonie mobile attise d'ailleurs les convoitises des uns et des autres. Le groupe Iliad - à travers sa filiale Free - se verrait bien endosser le rôle du "trublion de la 3G" pour conforter sa position d'opérateur alternatif face à Orange, SFR et Bouygues.
Mais Free n'est pas le seul candidat déclaré. Virgin Mobile - éventuellement associé à Numericable - pourrait renoncer à son statut d'opérateur virtuel (MVNO) et investir finalement dans son propre réseau de téléphonie.
L'ambition de Kertel semble identique. Spécialisé dans les cartes prépayées et dans les forfaits mobiles d'entrée de gamme, "l'autre opérateur", comme il s'en amuse, s'était offert une pleine page de pub il y a tout juste un an ! Certains analystes estiment que Kertel n'a pas les reins assez solides. Mais si Kertel s'associait à un partenaire ? Le chinois Hutchison ? Le français Bolloré ?
Enfin, il ne faut pas oublier que la licence 3G est également ouverte aux investisseurs étrangers. Et la presse s'est récemment fait l'écho des propos de Naguib Sawiris, le PDG d'Orascom, un groupe télécom égyptien.
Ce dernier affirme être prêt à investir en France, quitte "à nouer une alliance avec l'un des candidats". Une manière pour Orascom de contre-attaquer France Télécom sur son propre terrain, et d'arroser l'arroseur en quelque sorte. En effet, France Télécom et Orascom sont actuellement en pleine bataille juridique à propos du contrôle de Mobinil, un opérateur égyptien.
Quelles vont êtres les prochaines étapes ? Si le décret est bel et bien publié la semaine prochaine, les candidats auront jusqu'au 29 octobre pour déposer leur dossier auprès de l'ARCEP. L'Autorité de Régulation des Télécoms examinera les candidatures et annoncera son choix en fin d'année ou au tout début de l'année 2010. La solidité financière et la capacité d'investissement du nouvel entrant seront des éléments essentiels puisqu'un réseau 3G coûte au bas mot un milliard d'euros.