Alors que la bande de fréquences de 700MHz a été attribuée l'an dernier aux opérateurs, avec Free mobile qui s'est lancé massivement depuis dans le déploiement de ses premières antennes (236 actives sur 239 au 1er janvier 2017 !), le besoin en nouvelles fréquences est plus que jamais d'actualité.
Cela peut concerner les usages pour le 4G, la réduction de la fracture numérique sur les zones rurales et montagneuses, mais également anticiper de futurs besoins pour la 5G, qui devrait commencer à se concrétiser dès 2020…
Le LTE/4G-fixe est un des chevaux de bataille de la FIRIP qui milite depuis de très nombreux mois pour une utilisation de certaines fréquences disponibles afin de venir soutenir avec notamment de la 4G fixe, le déploiement du Très Haut Débit en complément de la fibre optique dans les territoires moins denses.
Sur ces zones d'initiative publique, à la géographie souvent torturée, plombée par une faible densité de population, des solutions hertziennes peuvent constituer une alternative intéressante et économique. Mais cela doit être cadré, encadré et défini avec soin, en prenant en compte les avis des industriels et collectivités concernés, qui savent précisément de quoi ils parlent et de quoi ils ont besoin.
Jusqu'au 6 mars prochain, les acteurs intéressés peuvent participer à cette consultation, une démarche collaborative qui a déjà fait ses preuve sur plusieurs projets, dont le plus emblématique est la Loi pour une République Numérique d'Axelle Lemaire.
4G Fixe : la FIRIP sur le sujet depuis début 2015 !
La Fédération des Industriels des Réseaux d'Initiative Publique a créé début 2015 une commission dédiée à la 4G fixe, ayant obtenu des plus hautes instances de l’Etat des phases d'expérimentations LTE fixe réalisées par plusieurs sociétés (Infosat, Xila, Nomotech…), en plus des acteurs majeurs comme Bouygues Telecom.
Selon l'ARCEP, une dizaine d’expérimentations sont ainsi en cours pour étudier les possibilités qu’offrent les réseaux LTE dans ces bandes 2,6 GHz et 3,5 GHz.
Une consultation en 4 parties
Afin d'obtenir un document et travail synthétique et exhaustif, l'ARCEP scinde cette consultation publique en 4 parties :
- 1) Analyse : la première partie consiste à établir et définir les besoins en fréquences selon les différents types d’usage. Les contributeurs préciseront pour chaque besoin, la quantité totale de fréquences nécessaire, sur quelle période, le type de technologie radio à mettre en œuvre, le type de fréquences (basses ou hautes) et leur vision de l’évolution des services
- 2) Quelle technologie LTE : il s'agit ici d'identifier des évolutions techniques permettant d’accroître la capacité des réseaux et de répondre à l’asymétrie des trafics montant et descendant, ce qui permet d'aborder les spécificités de la technologie TD-LTE.
- 3) Liste les bandes de fréquences : où du spectre est potentiellement mobilisable pour chacune de ces bandes, avec la quantité de fréquences nécessaire, l’horizon temporel de ce besoin, les technologies radio envisagées, la maturité de l’écosystème industriel correspondant et le mode de multiplexage des fréquences (FDD3, TDD4 ou SDL5 ).
- 4) Les modalités d’attribution de fréquences : à mettre en œuvre dans les bandes 2,6 GHz TDD et 3,5 GHz dès 2017. Sachant évidemment que les possibilités ne sont pas les mêmes et qu'il faut prendre en compte également l'intérêt général des français :
Vers la 4G, l'infini et au-delà !
Si certains voient dans ces fréquences une solution pour résorber certains zones blanches mobiles, le gros du sujet concerne l'usage de ces bandes LTE (Long Term Evolution), pour des réseaux mobiles/fixe 4G, l'accès internet à très haut débit des réseaux mobiles professionnels dits « PMR et la numérisation des entreprises, l'Internet des objets, avec leurs possibles usages futurs pour des technologies 5G.
Dans un premier temps, avec cette consultation l'ARCEP compte bien recenser les besoins, identifier les bandes de fréquences pertinentes selon les usages et/ou les besoins, et explorer les modalités d’attribution, dès le deuxième semestre 2017. Il serait question de 40 MHz de la bande 2,6 GHz pour les réseaux PMR et de 40 MHz de la bande 3,5 GHz pour le très haut débit fixe par voie hertzienne dans les zones rurales comme demandé par la FIRIP.
Le reste de la bande 3,5 GHz serait rendu accessible dans un second temps pour la 5G lorsque la technologie sera plus mature et clairement définie. Il ne reste plus maintenant aux acteurs industriels qu'à convaincre, après des essais précédents qui n'ont pas été des plus concluants avec la boucle locale radio sur la bande 3.5GHz sur la technologie WiMax déployée depuis 2006… plus sur des fréquences libres dans les bandes 2,4 GHz ou 5,4 GHz.
A noter d'ailleurs que l’ARCEP a autorisé de nombreuses expérimentations dans les bandes 3,5 GHz et 2570 - 2620 MHz, afin d'identifier des technologies hertzienne pour la modernisation des réseaux BLR existants, notamment le LTE.