Certes, les débuts de la Freebox Révolution n'ont pas échappés à quelques couacs. On se souviendra notamment du calvaire logistique et des délais de livraison à géométrie variable, ainsi que des soucis liés ventilateur ou au lecteur Blu-Ray par exemple. Au fil des mois, les régulières mises à jour de firmwares, aussi bien pour le modem (Freebox Server) que pour le décodeur (Freebox Player), ont d'ailleurs corrigé nombre de bugs.
Parallèlement à ces correctifs, Free en a profité pour ajouter de nouvelles fonctions et de nouveaux services. Citons notamment :
- l'ajout d’applications web telles que Facebook
- la controversée option de blocage publicitaire
- la reconnaissance musicale (InfoMusic)
- le système Freebox OS
- le Picture in Picture
- le serveur VPN et le WiFi 802.11 ac
- l'adaptateur Femto 3G
Lors de son lancement il y a 4 ans, la Freebox Révolution a constitué une rupture à plus d'un titre. Une rupture commerciale d'abord avec l'intégration des appels "illimités" vers les mobiles. Une rupture technique avec des composants électroniques "up to date" comme le processeur Intel 4100, le routeur gigabit et le Wifi "n". Mais, avec la Freebox Révolution, Free a également changé sa politique tarifaire : fini le symbolique 29.99€ ! La révolution a un prix et l'abonnement augmente de 25% en passant de 29.99€ à 37.97€ (29.99€+ 5.99€ de location de boucle locale + 1.99€ de TV).
Pour faire passer la pilule, Free met en avant la richesse de sa nouvelle Box :
- le design Philippe Starck
- l'enregistreur 250Go (avec fonction NAS)
- les adaptateurs CPL inclus (Freeplugs)
- la manette de jeux incluse
- la "seedbox" pour gérer les téléchargements à distance
- la télécommande gyroscopique
Après 4 années - une éternité dans les télécoms - la Freebox Révolution a logiquement perdu de son lustre d'antan. De nouvelles Box sont apparues sur le marché comme la Bbox Sensation, la Livebox Play ou encore LaBox de Numericable. Chaque opérateur ayant cherché à se différencier à sa manière : Bouygues avec un disque dur plus conséquent et une offre de jeux vidéos "Cloud", Orange avec une cinquantaine d'applications, du cloud gaming et une télécommande clavier, Numericable avec un décodeur complet (4 tuners), la social TV (twitter/facebook en live), et un mode "Restart" bien pratique.
Finalement, les "rides" de la Freebox Révolution ne sont pas tant dues à la Box elle-même mais plutôt à son manque d'intégration dans l'ensemble des univers de l'opérateur. L'exemple le plus flagrant se trouve du côté des applications mobiles permettant d'interagir entre les smartphones/tablettes et la Freebox Révolution. Jusqu'en juillet dernier, Free ne proposait par exemple pas d'application officielle permettant de regarder la TV sur son terminal mobile. Désormais, l'application Freebox Compagnon comble en partie ce retard mais seulement sur les chaînes "multiposte" et uniquement sur Android pour le moment. Sur le créneau du multi-écrans, Free est encore distancé par Orange, SFR ou encore Numericable qui proposent à leurs abonnés une expérience sur tablette (VoD, Replay...) quasi similaire que sur la TV branchée à la Box.
A quand la prochaine Freebox ? Initialement prévue fin 2014, elle devrait plutôt être lancée fin 2015 selon Xavier Niel. A quoi faut-il s'attendre ? Free sait que sa prochaine Box sera génératrice de buzz et préservera l'effet de surprise pour éviter que la concurrence ne réagisse trop tôt. A priori, la Freebox 7 ne devrait pas tourner sous Android.
En octobre dernier, Maxime Lombardini (directeur général de Free), a estimé lors d'un colloque de l'ARCEP qu'"Android sur les box, c'est donner accès à nos box à Google". L'opérateur souhaite donc garder la maîtrise de sa Box...et des revenus qui vont avec. Par ailleurs, il convient également de rappeler que Free a lancé cet été son propre kit de développement (SDK) pour inciter les développeurs à créer des applications dédiées pour l'environnement de la Freebox. On peut donc penser que Free ne suivra pas l'exemple de Bouygues qui mise sur sa Bbox Miami et sur la richesse de l'environnement Android pour séduire les internautes et augmenter ses parts de marché.