La fibre à partir de 19,99€

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Altitude Infrastructure prend de la hauteur

Ariase.com fait le point sur le (très) haut-débit en zones rurales avec David El Fassy, le PDG d'Altitude Infrastructure, un des principaux aménageurs de réseaux numériques en France.Avec 17 réseaux d'initiative publique (14 départements, 1 région et 2 agglomérations) au compteur, Altitude est un acteur majeur du haut-débit en France.

François Le Gall - publié le 28/10/2010 à 11h45

Précurseur dans le domaine du WiMax (il dispose de 13 licences régionales), Altitude a déployé plus de 1000 stations hertziennes utilisées par près de 20 000 internautes situés dans des zones blanches où l'ADSL n'est pas disponible.

Longtemps uniquement associé à la couverture des zones d'ombre, Altitude Infrastructure souhaite aujourd'hui prendre le virage du Très Haut Débit et de la montée en débit. "Déjà fortement impliqué dans le Plan Numérique 2012 (2Mbits pour tous), Altitude Infrastructure inscrit aujourd'hui son action dans le cadre du Plan Très Haut Débit dont l'objectif est de fournir du 100Mbits pour tous les français d'ici 2025" souligne David El Fassy.

Alors que l'Autorité de Régulation des Télécoms (ARCEP) lance une consultation publique sur la fibre optique en zones non denses, et que le sénateur Hervé Maurey préconise une nouvelle taxe pour financer le FTTH, David El Fassy adopte une "position pragmatique reposant sur des solutions mixtes et neutres permettant d'assurer une montée en débit efficace".

Technologiquement agnostique, Altitude Infrastructure travaille à la fois sur la boucle locale cuivre, les technologies hertziennes et la fibre. "Dans certains territoires ruraux, il sera plus intéressant de fibrer les sous-répartiteurs (NRA-ZO) alors que dans d'autres il vaudra mieux s'appuyer sur des faisceaux hertziens" estime David el Fassy.

Le PDG Altitude Infrastructure évoque ainsi la possibilité de faire du "FTTH-FH". De quoi s'agit-il ? "Contrairement aux opérateurs traditionnels, nous voulons tirer de la fibre depuis le domicile de l'abonné jusqu'à un point de mutualisation optique qui sera collecté ensuite par des faisceaux hertziens (FH) à très haut-débit" explique David El Fassy.

Cette solution permettrait de fournir des débits symétriques de 30 à 50Mbits/seconde pour un investissement à peine plus élevé que ce que les collectivités locales paient actuellement pour des NRA-ZO. Les FH seraient remplacés par une collecte optique terrestre dès que les investissements le permettront.

Pour Altitude, le très haut-débit rural est une "réponse à la désertification des campagnes, un moyen de dynamiser les territoires et de favoriser le télétravail par exemple". Sur ce dernier point, David El Fassy cite l'exemple du télécentre de Boitron (320 habitants dans l'Orne), équipé d'une liaison hertzienne symétrique de 30Mbits extensible jusqu'à 155Mbits.

En complément de l'activité "radio", Altitude se prépare également au déploiement de la fibre jusqu'à l'abonné. Un projet pilote est sur le point d'être mené dans un village de Lozère (classé en zone 3 par l'ARCEP) dans lequel Altitude installera 600 prises FTTH.

Cette expérimentation visera, d'une part, à évaluer les modèles économiques - un raccordement FTTH peut coûter 1500€ en zone non dense contre 300€ en ville - et d'autre part, à tester différentes techniques (réutilisation de fourreaux FT, micro-tranchées, fibre aérienne...). Il s'agira de "s'adapter aux besoins de chaque collectivité et de faire du sur-mesure quand les grands opérateurs nationaux se contentent de proposer des solutions peu flexibles".

Concernant le marché du haut-débit, les ambitions d'Altitude Infrastructure sont claires. "D'ici 3 ans, notre base d'abonnés devrait dépasser les 50 000 clients" assure David El Fassy. Pour y parvenir, le groupe mise sur plusieurs stratégies.

Pour bien distinguer son statut d'opérateur d'opérateurs de celui de fournisseur d'accès, Altitude a créé une marque - Wibox - qui a été renforcée cet été grâce à la fusion avec Luxinet. "L'objectif de Wibox est de créer une alternative face aux opérateurs ADSL" pour couvrir les zones inéligibles mais également pour proposer des offres aux 2 millions d'internautes dont le débit est inférieur à 1 Mbits/seconde.

Bien conscient que l'offre Wibox n'est pas encore suffisamment compétitive face aux forfaits ADSL à 35€ (en zone non dégroupée), David El Fassy planifie déjà un abonnement Wibox à 34,90€. "Début 2011, nous comptons aussi compléter notre offre Double Play avec le service de TV par Satellite d'Astra" précise le PDG d'Altitude Infrastructure.

Wibox s'intéresse aussi au satellite pour couvrir les zones inéligibles à l'ADSL et au WiMax. La solution d'Astra2connect - déjà reprise par Nordnet et Vivéole - sera prochainement commercialisée par Wibox.

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