Même si les représentants du Gouvernement et des acteurs majeurs de l'industrie des télécoms français se montraient plutôt confiant sur la situation de la couverture numérique du territoire français, reconnaissant des retards mais annonçant surtout que la machine était en marche (il serait temps !), c'est un peu la douche froide avec ce bilan trimestriel d'Akamai Technologies. Situé dans les leaders des professionnels au niveau mondial sur les technologies des serveurs et du Cloud professionnel, leader mondial des services de réseaux de diffusion de contenu (appelés CDN), Akamai propose un suivi plutôt fiable et au niveau mondial, des flux de données sur les réseaux Internet, mobile et fixe.
La France, de plus en plus en retard sur la vitesse moyenne de connexion ?
Dans son tout récent rapport « Etat des lieux de l'Internet du 1er trimestre 2016 ». À partir de données recueillies par l'Akamai Intelligent Platform, ce rapport présente des statistiques clés à l'échelle mondiale : vitesses de connexion, indicateurs d'adoption du haut débit, interruptions importantes du service Internet, taux d'épuisement des adresses IPv4 et migration vers le protocole IPv6.
Bilan pour la France, une 45ème place inquiétante sur la vitesse moyenne de connexion à internet constatée, sachant que nous étions 39ème sur le 1er rapport Akamai, au Q1 2014 ! Pire, sur le % de taux d'adoption d'internet avec des connexions au-dessus de 4 Mbit/s, nous sommes en 55ème position et 62ème sur le pic moyen de vitesse de connexion ! Sur le taux d'adoption au-dessus de 10 Mbit/s, on remonte à la 42ème position et en 43ème au-dessus de 15 Mbit/s…
Seule consolation, le rapport indique une très forte croissance du THD en France depuis un an, avec 14.5 millions de foyers éligibles au THD (plus de 30 Mbit/s) et plus de 4,3 millions d'abonnés (4,5 même selon les derniers chiffres…).
La France, de plus en plus en retard sur la vitesse moyenne de connexion ?
Tout comme sur le Q4 2015, en ce qui concerne les vitesses moyennes et maximales de connexion à internet, on constate au niveau mondiale une augmentation de 12% en un trimestre, pour atteindre 6,3 Mbit/s (+23 % en un an). C'est comme toujours la Corée du Sud qui bat tous les records, avec 29 Mbit/s, mais on trouve juste derrière deux pays européens avec la Norvège (21,3 Mbit/s, avec une augmentation de 68% en un an !) et la Suède (20,6 Mbit/s). On trouve 5 autres pays Européens dans le Top 10 pour la vitesse moyenne de connexion : la Suisse (18,7 Mbit/s), la Lettonie (18,3 Mbit/s), les Pays-Bas (17,9 Mbit/s), la République tchèque (17,8 Mbit/s) et la Finlande (17,7 Mbit/s).
Et la France me demanderez-vous ? On se retrouve loin, très loin même, avec 9,9 Mbit/s (en hausse de 29% sur un an), pas très loin du pire pays européen qui est Chypre avec 7,2 Mbit/s. Seule l'Irlande, qui a vu sa vitesse baisser à 14,4 Mbit/s baisse de 14% sur 12 mois, mais restant encore très loin devant la France.
La France, aussi en retard inquiétant sur la vitesse maximale de connexion à internet
Pour la vitesse maximale moyenne de connexion, au niveau mondial, là aussi on note une augmentation de 6,8% depuis le dernier trimestre 2015 (+14% en un an), ce qui démontre là aussi d'une accélération depuis le début d'année. C'est la Roumanie qui figure encore une fois en tête des listes sur le critère de vitesse maximale moyenne de connexion, avec 82,4 Mbit/s (+12% depuis le Q4 2015). Les résultats européens sont plutôt encourageants, avec 25 des 31 pays suivis qui ont une vitesse maximale moyenne de connexion d'au moins 50 Mbit/s.
Pour la France, avec 41 Mbit/s, on se retrouve juste devant l'Italie, la Croatie, la Grèce ou Chypre, mais derrière la Slovénie, Malte, l'Estonie ou encore la Lituanie…
La France un peu mieux sur l'internet mobile
Ce rapport Akamai incorpore désormais une section sur la connexion internet en mobilité, avec un léger mieux pour la France, qui affiche un débit moyen mobile de 11,5 Mbit/s et surtout un débit moyen maximal de 52,6 Mbit/s. Certes on retrouve des pays comme la Belgique (19,6 Mbit/s), la Norvège (18,1 Mbit/s) ou le Royaume Uni (27,9 Mbit/s), loin devant, mais on pourra rester admiratif devant la moyenne maximale de 171,6 Mbit/s, plus de 3 fois celle de la France ! .Avec des réseaux 4G en augmentation rapide, l'ouverture du 1800 MHz pour tous les opérateurs et bientôt les premières antennes 700 MHz, l'internet mobile français pourrait rapidement devenir une vraie force pour la couverture numérique des français.