Peu connu du grand public, le groupe Nomotech est un des leaders de l'aménagement numérique des zones rurales en France. Présent en tant qu'opérateur de réseaux hertziens dans plusieurs départements (Manche, Moselle..), mais aussi en tant que fournisseur d'accès (via la marque Ozone), Nomotech prépare activement la montée en débit dans les zones blanches et grises couvertes par ses réseaux WiFiMax.
Qu'est-ce que le WiFiMax ? C'est une solution de boucle locale radio qui utilise les fréquences 2,4 GHz ou 5,4 GHz, et qui permet d'établir une liaisonpoint-à-point directionnelle entre des internautes et une station de base.
Comme son nom le suggère, le WiFiMax repose sur le WiFi c'est à dire sur la norme 802.11, mais également sur le WiMax au niveau des couches de qualité de service. Disponible sur des centaines d'antennes dans les départements de la Manche, de la Moselle, du Cher ou de l'Hérault, le WiFiMax permet aujourd'hui de fournir des offres Double Play avec un débit symétrique de 4 à 6 Mbit/s.
C'est mieux que le WiMax, le ReADSL et le satellite mais on est encore loin de l'ADSL2+. Pas si loin que cela en fait nous précise Philippe Le Grand. Nomotech travaille, en effet, depuis 2009 à la mise en place du WiFiMax MiMo. L'idée de Nomotech est de faire évoluer le WiFiMax avec l'aide de la norme 802.11 n et l'intégration de la technologie "Multiple In Mulitple Out".
En quoi cette mise à jour est-elle intéressante ? Primo, elle améliore considérablement les débits en triplant la bande passante. En réception, la vitesse peut alors atteindre 18 Mbit/s et 10 Mbit/s en émission.
"La diminution du bruit et l'optimisation de la latence améliorent également la qualité de service" souligne Philippe Le Grand. Du coup, le WiFiMax Mimo est en mesure de gérer de nouveaux services tels que la TV sur IP.
Nomotech/Ozone ne se contentera donc pas de monter en débit, il ambitionne de lancer du véritable Triple Play avec un bouquet d'une centaine de chaînes TV diffusées en MPEG-4. Les flux seront "sanctuarisés" précise le vice-PDG de Nomotech. Le flux TV sera donc indépendant du reste de la bande passante destinée à la navigation web ou à la téléphonie sur IP.
Le WifiMax Mimo ne se suffit néanmoins pas à lui même. Idéalement, il nécessite d'opticaliser les antennes de desserte. Si cela induit des investissements, ces derniers ne sont pas pour autant gaspiller puisqu'ils rapprochent la fibre optique des abonnés en vue du remplacement du réseau téléphonique à terme. A défaut de fibre optique, les stations WiFiMax supportent néanmoins une collecte hertzienne (FH) qui monte à plusieurs centaines de mbit/s.