Netflix, Canaplay, Zive, Filmo TV... En streaming ou sur TV, la vidéo à la demande par abonnement (SVOD) séduit de plus en plus le public français. C’est le principal enseignement du dernier baromètre SVOD réalisé par Médiamétrie. L’institut observe notamment qu’un nombre croissant d’internautes se tourne vers ces services pour regarder leurs films et séries préférées. Autre constat : une utilisation de plus en plus fréquente, et une satisfaction globale des clients de ces plates-formes, qui peut s’expliquer par la souplesse de l’approche multi-écrans et bien sûr par l'accès illimité à des contenus de qualité.
L’usage de la SVOD en progression en 2016
Dans cette étude conduite auprès de 4 000 internautes entre le 11 et le 25 juillet, Médiamétrie constate tout d’abord une hausse de la proportion d’internautes clients de plates-formes de SVOD. Ils sont aujourd’hui 15% à recourir à un service de vidéo à la demande par abonnement, contre environ 12% dans l’étude publiée en janvier dernier. Soit, rapporté aux 47,6 millions d’internautes dénombrés par le même institut en juillet dernier, 7,14 millions de SVOdistes en France. Pour rappel, une autre étude Médiamétrie faisait état en début d'année de 5 millions d’utilisateurs...
On le voit, les chiffres réels de la clientèle SVOD sont toujours aussi difficile à cerner. Et il est encore plus délicat d’en inférer le nombre d’abonnements, puisqu’en marge des offres de souscription directe comme Netflix, CanalPlay, ou Filmo TV, on trouve des offres liées comme Zive, inclus dans les forfaits Internet SFR. Des services que les clients n’ont pas forcément expressément choisi d’utiliser, et qui ne les empêchent pas du reste de s’abonner à une autre plate-forme.
Des SVODistes satisfaits
Sans compter la volatilité supposée de l’audience, puisque toutes ces offres sont sans engagement. Et c’est là l’une des surprises du baromètre : 80% des utilisateurs se disent contents de leur abonnement et comptent le poursuivre au cours des six prochains mois. Une satisfaction que Médiamétrie attribue aux nombreuses fonctionnalités permettant d’améliorer l’expérience utilisateur. A commencer par la souplesse d’utilisation induite par l’utilisation multi-écrans, avec la possibilité d’interrompre le visionnage sur un appareil et de le reprendre au même endroit sur un autre.
On peut imaginer, même si cela n’est pas mentionné dans l’étude, que l’accès illimité aux contenus est aussi pour beaucoup dans la fidélisation des internautes. De même que la présence de programmes exclusifs : les abonnés à Netflix ne songeront pas à s’en aller s’ils savent que nulle part ailleurs ils ne pourront regarder des séries de qualité comme House of Card ou Stranger Things... Autant d'atouts qui expliquent l'usage « intense » relevé par l'institut : plus de 50% des SVODistes disent ainsi utiliser ces services quotidiennement et 3 sur 4 au moins une fois par semaine.
La SVOD décolle quand la VOD patine
Cet enthousiasme explique sans nul doute le succès commercial de la SVOD en France : celle-ci affichait l’an dernier une progression de près de 20% de son chiffre d’affaires (à 82,5 millions d’euros), quand la VOD seule, soit l’achat d’un programme unique, stagnait à 235 millions. Une performance remarquable lorsqu’on sait que la vidéo à la demande par abonnement cohabite avec une forte offre gratuite comme la télévision de rattrapage ou le téléchargement illégal. Et qu’elle souffre, en France, d’un handicap majeur, rappelé par Médiamétrie en conclusion de son baromètre : l’impossibilité de proposer des films récents.
Les règles de la chronologie des médias leur interdisent en effet d’inclure dans leur offre des œuvres de cinéma de moins de trois ans : une contrainte que n’a pas manqué de dénoncer Netflix lors du lancement sur sa plate-forme du film Divines, dont il avait les acquis les droits avant qu’il n’obtienne la Caméra d’Or à Cannes. Le long-métrage réalisé par Houda Benyamina est ainsi disponible sur toutes ses plateformes dans le monde... sauf en France.