L’annonce était attendue de façon imminente : à quelques jours de Noël, Amazon lance son offensive mondiale sur la vidéo à la demande par abonnement. Déployé partout dans le monde simultanément, Amazon Prime Video sera intégré en France au service Amazon Premium pour muscler un peu plus encore l’offre de services du groupe. On fait le point sur les caractéristiques de cette nouvelle plate-forme, qui va tenter de contester le quasi-monopole de Netflix et se poser en concurrent sérieux pour les plates-formes françaises. A condition d'étoffer son catalogue...
Comment regarder Amazon Prime Video ?
Le service se décline sur tous les ordinateurs, smartphones et tablettes grâce aux applications dédiées aux terminaux Android et Apple, ainsi que sur TV connectées LG et Samsung. Pour les autres TV, en revanche, pas de support Chromecast à l'horizon, comme il est d’usage du côté d’Amazon.
Le visionnage en simultané sur différents appareils n’est pas oublié, avec jusqu’à trois écrans possibles. Pour une utilisation mobile, vous pourrez compter sur un paramétrage complet qui vous proposera de choisir la définition de visionnage afin d’économiser votre forfait data, pas inépuisable malgré les promos canon du moment.
L'application présente surtout un mode hors-ligne appréciable afin d’enregistrer vos programmes et les regarder sans connexion Internet. Fonctionnalité qui vous laisse la possibilité de stocker les contenus sur une carte SD, contrairement au nouveau mode-hors ligne de Netflix, bien plus restrictif.
La vidéo en streaming intégrée à Amazon Premium
Si, dans de nombreux pays, le service se décline en offre simple facturée 5,99€ (et 2,99€ les six premiers mois), en France, un seul mode d’accès : la souscription à un compte Amazon Premium. Car l’idée derrière l’initiative est notamment d’inciter la clientèle ponctuelle à migrer vers l’offre premium et son éventail de services.
Pour accéder à l’intégralité du catalogue de vidéos d’Amazon, il faudra donc, une fois les 30 jours d’essais gratuits achevés, débourser 49€ pour une année. Un contrat qui présente malgré tout l’avantage d’être résiliable à tout moment, avec remboursement au prorata de la période non utilisée. Pour les comptes partagés, attention toutefois : le service n’est accessible qu’au titulaire principal de la souscription.
Un tarif très compétitif
Un abonnement annuel, donc, qui diffère du modèle de son rival déclaré Netflix. Ce dernier facture au mois le mois sans engagement, mais à partir de 7,99€/mois (tout comme CanalPlay), là où le service d’Amazon reviendra à 4€ mensuels (pour l'instant, mais nous allons y revenir). A la clé, l'accès à une palette de services supplémentaires : la livraison gratuite en un jour ouvré, Twitch Prime pour les jeux vidéos, le stockage illimité et gratuit des photos, une bibliothèque de prêt de plus d’un million d’e-books pour liseuses Kindle, l’accès prioritaire aux ventes Flash...
Catalogue : un lancement sans nuance
Cette intégration du service de streaming au programme Premium devrait constituer un argument de poids face aux autres plates-formes. Mais elle ne facilitera pas la comparaison avec ses concurrents vidéo-centriques, au catalogue pourtant mieux garni à l'heure actuelle.
Amazon Prime Video a certes quelques arguments à faire valoir, comme ses séries originales Transparent, The Man in the High Castle, Mozart in the Jungle et l’émission automobile star The Grand Tour (avec Jeremy Clarkson). Mais elle affiche pour l’heure un choix de films et séries relativement limité, quasi exclusivement américains, et de qualité inégale, à faire passer Netflix pour un refuge du cinéma d’auteur.
Force est de constater que pour ce lancement, Amazon Prime Video n’a pas fait dans la dentelle : taille unique pour l’ensemble des marchés, des programmes jusqu’à la langue d’utilisation, seulement proposée en anglais pour l'instant. Côté contenus aussi, on peut espérer du mieux : Amazon s’est fait remarquer récemment par son activisme auprès des maisons de production et des acteurs du monde de l’audiovisuel en France, avec qui il entretient de bonnes relations.
Une sélection de programmes plus franco-compatibles pourrait donc émerger dans les mois et années à venir, mais tout cela aura un coût. Car offre de services pléthorique et investissement dans de nouveaux contenus vidéo devront tôt ou tard être répercutés sur les abonnements, à l’image des hausses de prix pratiquées sur les marchés où Amazon Prime Video est déjà disponible depuis quelque temps : 79 livres au Royaume-Uni, 99 euros en Allemagne et 99 dollars aux Etats-Unis...