La TV sur IP est un mode de diffusion de la télévision utilisant le protocole IP pour être distribuée sur les réseaux Internet des fournisseurs d'accès. Arrivée au début des années 2000 en France, et popularisée grâce aux Box et aux offres Triple Play, la TV sur IP repose essentiellement sur les services de TV par ADSL d'Orange, Free, SFR et Bouygues.
Plus de 10 ans après son lancement en France (par Free en septembre 2002), la TV par ADSL continue de progresser rapidement. Selon Médiamétrie, 25.5 millions de français regardent la TV par ADSL contre 17 millions en satellite et 5.4 millions via le câble. Pourtant, contrairement au satellite qui offre une couverture intégrale et à la TNT qui touche presque tous les foyers, la TV par ADSL n'est pas disponible pour tous.
Pour en bénéficier, trois critères doivent être obligatoirement réunis :
- la présence d'un équipement IPTV dans le noeud de raccordement (NRA)
- une ligne téléphonique peu affaiblie
- être abonné à une offre ADSL avec TV incluse
Le noeud de raccordement
Moins de la moitié des centraux téléphoniques français (46%) sont équipés pour diffuser la TV par ADSL. Techniquement parlant, celle-ci a besoin d'une collecte optique. Le central doit être "fibré" préalablement.
Du côté d'Orange, 7260 NRA couvrant 85% des foyers étaient compatibles TV. Chez les concurrents, la TV par ADSL est tributaire du dégroupage du central. Actuellement, SFR compte 5800 NRA dégroupés contre 4800 environ pour Free et Bouygues. Via leurs équipements (DSLAM en propre installés dans les NRA) ou via les réseaux d'initiative publique (Ardèche Drôme Numérique par exemple), les opérateurs alternatifs couvrent entre 75 et 80% des lignes téléphoniques de l'Hexagone.
Mais, attention, cela ne signifie pas que tous ces foyers peuvent profiter de la TV par ADSL. Encore faut-il qu'ils ne soient pas trop éloignés du central ADSL. En effet, pour être éligible à la TV sur IP, la connexion ADSL doit être suffisamment rapide pour supporter la bande passante monopolisée par un flux IPTV. On parle alors de seuil d'éligibilité TV.
L'éligibilité technique de la ligne
Contrairement à la fibre optique, la technologie ADSL est soumise à de fortes variations de débit provoquées par l'atténuation du signal (mesurée en decibels - dB). Plus une ligne est longue et distante du central, moins rapide sera le débit et moins la connexion sera "calibrée" pour recevoir la TV.
Chaque opérateur met en oeuvre son propre seuil d'éligibilité à la TV. Les valeurs diffèrent pour plusieurs raisons : l'équipement utilisé, l'encodage des flux TV, la politique commerciale...Voici les seuils des principaux fournisseurs :
- Orange : 48 dB
- Free : autour de 55 dB
- SFR : 48 dB
- Bouygues : 45 dB
Le plafond d'éligibilité TV de Free n'est pas clairement défini. Il n'est pas lié à une valeur théorique mais dépend plutôt du débit de synchronisation de la Freebox. Ce débit doit être au minimum de 2 Mbit/s pour la TV "bas débit" et de 2.8 Mbit/s pour la TV en définition standard (SD).
Pour les chaînes HD, les contraintes sont mécaniquement plus fortes. Un flux haute définition est deux fois plus gros qu'en définition standard et nécessite près de 6 Mbit/s. Là aussi, les opérateurs fixent leur propre limite :
- Orange : 26 dB
- Free et SFR : autour de 38 dB (débit de synchronisation de 7500 Kbit/s ATM)
- Bouygues : 32 dB
La disponibilité "commerciale" de la TV
Contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, tous les abonnements ADSL ne disposent pas d'un service de TV inclus. Certaines offres - comme le forfait Découverte d'Orange ou l'offre Pro d'OVH - se limitent à une connexion ADSL.
D'autres fournisseurs d'accès ont choisi de proposer la TV par ADSL sous la forme d'une option. C'est le cas chez Free où la Freebox TV est facturée 1.99€/mois. Chez SFR, la TV est à 3€/mois. Avantage de la formule : les internautes qui ne sont pas éligibles à la TV ne paient pas pour un service auquel ils ne sont pas éligibles.
En fonction de leur éligibilité et de leurs besoins, les internautes peuvent ainsi choisir le service IPTV du fournisseur d'accès qui leur convient. De nombreuses subtiles différences existent :
- disponibilité et prix de la chaîne
- qualité du flux (SD / HD)
- accès à la TV de rattrapage
- niveau d'équipement du décodeur (disque dur...)
- accès à des services multimédias (mediacenter, applications, jeu vidéos)
- application mobile pour le multi-écrans...