Au 31 mars 2010, la base d'abonnés ADSL du groupe Iliad s'établissait à 4,5 millions, soit une progression de 48 000 clients depuis le début de l'année. Le résultat n'est pas bon. Il est même inférieur aux chiffres historiquement bas du recrutement qu'Orange a publié la semaine dernière.
L'analyse des données publiées par Iliad montre que Free a séduit 88 000 nouveaux freenautes, alors que parallèlement, la désaffection de la marque Alice s'est amplifiée au premier trimestre. Avec 40 000 clients en moins, la base d'abonnés Alice s'est de nouveau contractée et tombe sous la barre des 638 000 aliciens. Pour rappel, Alice a perdu 100 000 clients ces 6 derniers mois.
Le paradoxe Free / Alice n'est pas une nouveauté. Ce qui est nouveau néanmoins, c'est que les solutions mises en oeuvre par Iliad pour corriger le tir n'ont absolument pas porté leur fruit. Malgré les migrations vers le réseau de Free et le lancement de l'offre Low Cost AliceBox Initial à 19,95€, les résiliations Alice restent nettement plus nombreuses que les recrutements de nouveaux clients.
Le constat est troublant : les offres Free séduisent alors que les mêmes forfaits estampillés Alice seraient rédhibitoires. Il faut dire que la politique commerciale d'Iliad n'incite pas franchement les aliciens à la fidelité, et que la marque Alice a complètement disparu des radars d'un point de vue publicitaire. Un moment tenté de préserver la marque Alice pour concurrencer Orange et SFR sur certains segments de clients, Iliad a renoncé à cette stratégie en décembre dernier en commercialisant des offres Alicebox strictement identiques au forfait Freebox.
Pourquoi Iliad maintient-il artificiellement en vie une marque qui plombe ses résultats et à son image ? Pour atteindre les objectifs qu'il s'est fixés ( taux de dégroupage de 90% et 5 millions de clients fin 2011) et rester crédible auprès des investisseurs, Iliad a besoin dAlice. Grâce aux migrations opérées sur les centraux téléphoniques déjà dégroupés par Free, les aliciens sont devenus nettement plus rentables (baisse des coûts de location de la boucle locale et revenu moyen en hausse). Ils constituent par ailleurs un élément essentiel pour la réussite du démarrage des activités comemrciales de Free Mobile en 2012.