L'Autorité de Régulation des Télécoms et les 4 opérateurs mobiles historiques ont bouclé les enchères des licences de fréquences radio sur la bande des 700 Mhz. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la mise en concurrence de ces nouvelles "fréquences en or" ont bien marché. Orange, Free Mobile, SFR et Bouygues ont dépensé près de 2.8 milliards d'euros, soit 300 millions de plus qu'anticipé par l'Etat. Selon l'ARCEP, la répartition des blocs est la suivante :
- Orange : 2 blocs de 5 Mhz Duplex
- Free Mobile : 2 blocs de 5 Mhz Duplex
- Bouygues Télécom: 1 bloc de 5 Mhz Duplex
- SFR : 1 bloc de 5 Mhz Duplex
Au prix de 466 millions par bloc, Orange et Free Mobile ont donc dépensé chacun près d'un milliard d'euros et se taillent la part du lion. Orange a logiquement investi pour être en mesure de fournir suffisamment de débit à son large parc de client (+ de 26 millions d'abonnés). Du côté de Free Mobile, l'investissement était très attendu....puisque Free est le seul à ne pas disposer de licences 800 Mhz. Xavier Niel ne pouvait donc pas laisser filer l'occasion d'obtenir les rares et stratégiques ressources en fréquences "basses". Free Mobile se donne par ailleurs les moyens de ne pas solliciter son droit d'itinérance sur le réseau 4G de SFR (bande de 800 Mhz)....et donc de ne pas financer son concurrent.
Avec un seul bloc chacun, SFR et Bouygues ont joué la sécurité sans trop affaiblir leur trésorerie déjà affaiblie par l'arrivée de Free Mobile. Il faut aussi rappeler qu'ils possèdent déjà un large patrimoine radio diversifié (fréquences 800/ 900 / 1800 / 2100 / 2600 ). "Le patrimoine spectral de Bouygues Telecom représente désormais 25% des ressources disponibles, soit le meilleur ratio MHz/client du marché" estime l'opérateur. Quant à SFR, il estimer avoir le "portefeuille le plus pertinent du marché" avec 25 Mhz de fréquences basses (700 / 800 / 900) et 55 Mhz de fréquences hautes (1800 / 2100 / 2600).
Pour les opérateurs, les fréquences 700 Mhz auront donc coûté encore plus cher que les fréquences 800 Mhz qui avaient rapporté 2.6 milliards d'euros voilà déjà presque 4 ans. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Bien entendu ! Les fréquences 700 Mhz sont recherchées car elles ont une double particularité : elles pénètrent mieux les bâtiments en zone dense et elles couvrent davantage en zone rurale. Dans les faits, cela signifie potentiellement une meilleure qualité de service en ville, et des déploiements moins coûteux en zone rurale (une antenne 700 Mhz couvrira autant de territoire que plusieurs antennes 2600 Mhz par exemple).