Alors que certains craignaient qu'Orange domine les enchères, la situation est finalement beaucoup plus équilibrée. La répartition des blocs de fréquences (14 x 5Mhz) est la suivante :
- Orange obtient le premier lot de 20 MHz (287 millions d'euros)
- Free s'octroie le second lot de 20 MHz (271 millions d'euros)
- Bouygues Télécom se contente d'un lot de 15 MHz (228 millions d'euros)
- SFR rafle le dernier lot de 15 MHz (150 millions d'euros)
La première surprise vient de Free qui n'a pas hésité à enchérir autant qu’Orange pour s'assurer une place sur le marché tant convoité du très haut débit mobile.
La seconde surprise vient de Bouygues Télécom qui se retrouve avec un lot identique à SFR qui a payé 78 millions d'euros de moins, d'une part, et qui ne s'est pas engagé à accueillir des opérateurs mobiles virtuels (MVNO) d'autre part.
La dernière surprise vient justement de SFR. La filiale de Vivendi a visiblement choisi de ne pas trop investir dans la première manche pour se concentrer sur les "fréquences en or" (800 MHz). Rappelons que ces fréquences issues du dividende numérique (fin de la TV analogique) sont plus intéressantes en terme de couverture radio, et nécessitent moins d'infrastructures.
Par ailleurs, les enchères portent sur uniquement 2 blocs de 10 MHz et 2 blocs de 5 MHz pour la bande des 800 MHz, contre 14 blocs de 5 MHz pour la bande des 2.6 GHz. Conclusion : les enchères à venir seront plus difficiles et les mises nettement plus élevées.
Par le biais d'un communiqué, Iliad "se réjouit d'être avec l'opérateur historique le candidat le mieux doté en spectre 4G en emportant 20 MHz [...] Free mobile sera à même de proposer les débits les plus élevés du marché".
Sans rentrer dans les détails techniques de la méthode de transmission de la 4G, un opérateur disposant d'une bande de 20 MHz pourra obtenir un débit maximum théorique de 100mbit/s (en conditions optimales) alors qu'un concurrent ayant seulement une bande de 15 MHz ne pourra pas monter au dessus de 75mbit/s.
Le premier round des licences 4G est à peine achevé que déjà les opérateurs se préparent au second match. Avec un prix plancher supérieur à 300 millions d'euros pour le moins cher des lots de la bande des 800 MHz, l'investissement sera forcément plus lourd pour Free que pour Orange ou SFR. D'autant plus que Free doit financer en même temps son réseau de téléphonie mobile 3G, la fibre optique, le dégroupage...