Selon l'ARCEP, une quarantaine de villes sont actuellement concernées par le très haut débit. Au 31 décembre 2008, entre 3 et 4,5 millions de foyers habitaient à proximité de déploiements en fibre optique sur la partie horizontale. En revanche, le nombre d'abonnements FTTx tous opérateurs confondus s'élevait seulement à 170 000.
Ce chiffre est bien entendu très faible par rapport aux 16,8 millions d'abonnés ADSL. Il pose surtout la question de la répartition des clients fibrés. En effet, selon les données publiées récemment, Numericable disposerait d'un parc de 152 000 abonnés "100Mbits". Orange, Free et SFR se partageraient donc uniquement 18000 clients fibrés.
Comme l'indique le rapport de l'ARCEP, Orange et Numericable sont les opérateurs les plus engagés dans le déploiement. SFR et Free ont quant à eux pour l'instant ciblé quelques zones, tout en " annonçant des programmes d’investissement significatifs, notamment Free qui vise à couvrir 4 millions de foyers d’ici 2012".
Après avoir passé en revue ces chiffres, Jean-claude Mallet (président de l'ARCEP) et Nathalie Kosciusko-Morizet (Secrétaire d'Etat à l'Economie Numérique) ont évoqué la sulfureuse question du point de mutualisation. En ce qui concerne la localisation du point de mutualisation, l’Autorité distingue :
- les zones urbaines très denses où le point de mutualisation se situe dans la propriété privée dans le cas d’immeubles raccordés à des égouts visitables, et dans le cas d’immeubles comportant un nombre minimal de logements (à partir de 12 logements).
- les zones non denses où le point de mutualisation est à l'extérieur de la propriété privée, à proximité imémdiate de l'immeuble à raccorder.
Quant à la guerre technologique qui oppose Orange et Free, l'ARCEP prévient "qu'il ne s’agit pas de trancher entre les options technologiques défendues par les acteurs". L'Autorité cherche le compromis en proposant une solution qui permette à chaque opérateur de choisir entre une option de raccordement au réseau de l’opérateur d’immeuble avec point de flexibilité (GPON d'Orange) ou de raccordement par soudure (Point à Point de Free).
Concrètement, tout opérateur pourra exercer une option auprès de l’opérateur d’immeuble pour que ce dernier installe une fibre surnuméraire qui lui est dédiée pour chaque logement. Ainsi, Free pourrait demander à Orange de lui tirer une fibre spécifique. Les coûts imputables à la pose de ce câble seront intégralement payés par l’opérateur bénéficiaire, qui devra également partager les coûts d’équipement de l’immeuble.