Pour bien comprendre la problématique, il faut tout d'abord rappeler qu'Orange veut lancer son bouquet Orange Cinéma Séries avant la fin de l'année. Ce pack de 6 chaînes permettra à l'opérateur de proposer des films et des séries TV en exclusivité à ses abonnés. Mais au préalable, Orange doit impérativement obtenir une convention auprès du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA).
La convention implique par ailleurs la signature d'un accord avec les organisations représentatives du cinéma. Canal+ et TPS (racheté par Canal en 2006) appliquent déjà cet accord en investissant plusieurs dizaines de millions d'euros tous les ans pour soutenir la production. Canal+ verse notamment plus de 120 millions d'euros...
Le BLIC (bureau de liaison des industries cinématographiques), le BLOC (Bureau de liaison des organisations du cinéma) et l'ARP (société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs) demandent par conséquent à Orange de faire de même à hauteur de 22% du chiffre d'affaires généré par ses nouvelles chaînes, avec un montant garanti de 60 à 80 millions. Et c'est là que se pose le problème.
Le fournisseur d'accès refuse catégoriquement de verser une telle somme puisque ses nouvelles chaînes ne dégagent encore aucune recette, et encore moins de bénéfices. Selon Le Figaro, Didier Lombard (PDG d'Orange) aurait annoncé au CSA qu'il n'hésiterait pas à reconsidérer le lancement de son nouveau bouquet si aucun accord n'était signé.
Orange s'intéresse fortement aux contenus audiovisuels et notamment au secteur du cinéma. Le fournisseur d'accès s'appuie sur sa filiale Studio 37 qui coproduit de plus en plus de films. Il compte également sur les partenariats avec les "majors" comme Warner Bros ou Gaumont pour exploiter leurs catalogues en exclusivité.