Pour préparer l'avenir, l'ARCEP a ainsi autorisé Orange à "tester le bon fonctionnement d'un réseau utilisant la technologie LTE-Advanced" à Bordeaux. De quoi s'agit-il exactement ?
Alors qu'il n'utilise que la technologie LTE sur les bandes de fréquences 2.6Ghz et 800Mhz, Orange va profiter de cette expérimentation pour agréger des canaux de la bande 2.6Ghz avec ceux de la bande 3.5Ghz, habituellement réservée à la boucle locale radio (Wimax).
L'agrégation des canaux de ces deux bandes de fréquences permettra de doubler le débit descendant maximal théorique de l'actuel réseau 4G d'Orange. En clair, les tuyaux seront deux fois plus gros et la vitesse d'une connexion mobile depuis un smartphone pourrait grimper jusqu'à 300 Mbit/s !
Orange ne sera pas le premier à expérimenter le LTE-Advanced. En France, SFR et Bouygues sont sur le créneau depuis la fin de l'année dernière. A Bordeaux, Bouygues Télécom serait monté à 160 Mbit/s tandis que SFR atteignait 174 Mbit/s à Marseille (agrégation des fréquences 800Mhz + 2,6Ghz).
Ailleurs dans le monde, d'autres essais ont confirmé le potentiel de la norme LTE-Advanced. Au Japon, l'opérateur NTT DoCoMo a obtenu des débits de 1Gbit/s en réception et de 200 Mbit/s en émission en condition de laboratoire. En août dernier, l'équipementier Huawei et l'opérateur Softbank ont testé la 4G LTE-A en plein coeur de Tokyo avec un débit de 770 Mbit/s (bande de fréquences de 3.5 Ghz). Quant à la Corée du Sud, elle s'apprête déjà commercialiser des forfaits 4G LTE-A jusqu'à 300 Mbit/s.
La montée en débit sur les réseaux mobiles est une des priorités pour les opérateurs mobiles. La guerre commerciale se joue d'une part sur le prix mais la concurrence se cristallise également fortement sur les débits et sur la couverture. Et pour proposer davantage de vitesse, il faut investir dans les fréquences et utiliser au mieux le spectre radio à sa disposition....
La quête de nouvelles fréquences est donc une nouvelle au coeur des enjeux. L'appétit des opérateurs - soutenu par l’explosion des usages et par le taux d'équipement en smartphone - pose déjà ouvertement la question de l'avenir des fréquences 700 Mhz. Mais avec le LTE-Advanced, c'est la boucle locale radio (3.5 Ghz) qui est également dans la ligne de mire des opérateurs.
Depuis le milieu des années 2000, cette bande de fréquences est en effet associée au Wimax, et à la fourniture de connexions Internet radio pour les internautes mal desservis par l'ADSL notamment. En France, le WiMax n'a jamais été un franc succès et certaines licences accordées par l'ARCEP ont d'ailleurs changé de main.... au profit notamment du groupe Bolloré Télécom. Rappelons au passage qu'IFW (filiale d'Iliad) possède par ailleurs une licence nationale 3.5Ghz....