Dans les Box, il y a en effet une sorte d'ordinateur miniature, avec de la mémoire flash et généralement un processeur, qui servent, par exemple, à décoder les flux de télévision. Un ensemble de logiciels, le firmware, permet d'organiser les fonctionnalités de la Box.
En général, le firmware est mis à jour à distance par le FAI. Ceci permet de réaliser des optimisations, de corriger des bugs ou des failles de sécurité ou encore de mettre en service des éléments encore inactifs de la Box. Récemment, un port USB avait été ainsi débloqué sur la Freebox, afin de permettre la connexion d'une imprimante.
L'intérêt et les dangers de toucher au firmware
Des Box peuvent être bridées, par mesure de sécurité, pour permettre des lancements bien étalés dans le temps afin de faire plaisir aux services marketing en ne donnant pas tout d'un coup, pour faire plusieurs box différentes à partir d'un même modem de base, par obligation légale ou encore parce que, techniquement, l'amélioration n'est pas encore possible pour la totalité des utilisateurs. C'est souvent le firmware qui permet ce bridage.
Une mise en garde, avant toute chose : bidouiller un firmware n'est pas une manoeuvre triviale. Il est tout à fait possible qu'après l'installation d'un firmware inadapté, plus rien ne fonctionne... La plupart des passionnés de technologie s'autoproclamant "geeks" ne s'amusent d'ailleurs pas à tenter ce genre de manipulation risquée, car l'échec peut être synonyme de "déchetterie" pour leur Box. Evidemment, aucune garantie du constructeur ne s'applique et, si vos manipulations touchent à des points sensibles, comme la réception des flux video, des procédures pénales pourraient même être engagées contre vous.
Afin de passer outre un bridage, par volonté de relever un défi technologique, par simple curiosité ou simplement par envie de personnaliser sa Box, certaines personnes souhaitent pourtant pouvoir connaître et modifier le firmware qui régit leur Box. Pour celà, il est nécessaire d'avoir accès au code source, ce code créé par des humains et transformé en langage compréhensible par la machine après sa compilation.
La GNU/GPL et les Box
Les codes informatiques sont généralement soumis aux règles de propriété intellectuelle : il est interdit de copier des lignes de code sans respecter les directives de l'ayant-droit. Dans le cas des logiciels reposant sur la licence GNU, des logiciels dits "libres", l'un des impératifs de la licence est que le code utilisé dans des logiciels comprenant du code protégé par la licence GNU soit également protégé et publié selon les termes de la licence GNU.
La première règle : donner à ceux qui vont bénéficier du programme final les mêmes droits qui avaient été accordés, dont le droit à l'accès au code source. La seconde règle, celle qui a été appliquée par Neuf via son changement de CGV, est que ces bénéficiaires doivent connaître leurs droits et que, pour celà, il faut le leur indiquer clairement. Les CGV ont exactement cette vocation et il s'agit donc du bon endroit où proposer l'information.
Une partie du code cource de la NB4, la NeufBox4, est disponible et consultable depuis cet été sur Efixo. C'est d'ailleurs à cette occasion que le site Neuf Box 4 a été fondé, afin de créer un firmware alternatif pour la Neuf Box 4. En ce qui concerne l'Easy Gate, une version pour les geeks avait été créée, l'Open gate : mieux valait donc pour Neuf procéder à des modifications, de façon à garder de bonnes relations avec cette communauté très technophile...
Ce que cela pourrait changer pour nous
Concrètement, c'est une excellente nouvelle. Elle risque certes de ne pas plaire du tout aux FAI, que la création de firmwares alternatifs fragilise, et qui risquent d'être gênés pour assurer le SAV de personnes qui auraient effectué ce type de manipulations. L'autre risque est celui de perdre une partie de leur maîtrise sur leur Box.
Neuf a ainsi tué dans l'oeuf une menace juridique et commerciale potentielle. Free avait en effet fait parler de lui le mois précédant la publication de ces nouvelles CGV, du fait d'un traitement contesté de la licence GNU.
Chose rare, le président de Free lui-même, Xavier Niel, était intervenu pour expliquer la position de Free : louant les freebox, il ne les cède pas, et n'a donc pas à divulguer de code source. Il confiait également à PC Inpact que « c'est quand même bizarre que l'on s'acharne sur Free plus que contre la Livebox (qui peut être vendue) ou la NeufBox (qui a été vendue), qui ne publient pas plus de sources (plutôt moins même) que Free. »