Concrètement, les zones mutualisées concerneront à terme 57% de la population couverts par 11500 antennes (37 millions d'habitants), qui résident essentiellement dans les petites et moyennes communes ainsi que dans les zones rurales. Rappelons que l'accord exclut les zones denses comprenant 32 agglomérations de plus de 200 000 habitants.
L'objectif des deux opérateurs est bien entendu de réaliser de substantielles économies sur la maintenance et les investissements. Ces centaines de millions d'euros seront autant d'atouts pour améliorer les comptes de SFR et Bouygues mis à mal par la guerre des prix lancée par Free Mobile. Ils pourraient également servir à financer l'achat des fréquences 700 MHz qui seront mises aux enchères en 2015, ou encore à financer le déploiement de la fibre optique.
Ces derniers mois, l'accord de mutualisation a été la source de conflits entre les différents opérateurs. Plusieurs obstacles ont compliqué sa mise en oeuvre. Citons notamment l'épisode du rachat de SFR par Numericable (au détriment de Bouygues) ou encore la plainte d'Orange devant le Conseil d'Etat (déboutée le mois dernier).
Dans les faits, l'accord SFR / Bouygues sera scruté par l'Autorité de la Concurrence et l'ARCEP. Considéré comme vertueuse puisqu'elle évite la duplication des investissements (comme pour la fibre optique en zone non dense), la mutualisation ne devra ni modifier la structure du marché ni diminuer la qualité de service des abonnés. Sur ce point, il sera d'ailleurs intéressant de voir comment le réseau 4G de Bouygues se comportera malgré l'afflux de clients SFR "mutualisés".