Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 98,3% de la population est éligible à l'ADSL (512Kbits) mais seulement moins de la moitié des clients ADSL disposent d'une connexion supportant un débit supérieur à 10Mbits. Environ 13% des lignes téléphoniques ne permettent pas de disposer de débits supérieurs à 2 Mbit/s avec l’ADSL. Compte tenu des usages actuels du web (vidéos, photos, TV HD...), certains n'hésitent d'ailleurs plus à dire que la moitié des internautes français n'ont accès pas à du véritable haut-débit.
Rappelons qu'actuellement, les centraux téléphoniques (NRA ou répartiteurs) sont fibrés uniquement en amont, c'est à dire du côté de l'opérateur. Encore que tous les NRA ne sont pas encore fibrés et par conséquent bridés à 2Mbits. En aval, du coté de l'internaute, Internet transite via le réseau téléphonique en cuivre dont les contraintes techniques affaiblissent le débit des connexions ADSL.
Pour monter en débit, il faut donc réduire l'atténuation et limiter au minimum la partie en cuivre de la ligne d’abonné. La solution idéale consisterait à prolonger la fibre optique jusqu’aux sous-répartiteurs (armoires de rue) dont la distance moyenne avec les domiciles est inférieure à un kilomètre. Dans cette configuration, la très grande majorité des internautes profiterait ainsi d'une connexion ADSL2+ supportant facilement les services Triple Play, y compris la télévision HD en multiflux par exemple.
La solution de l'ADSL "amélioré" ne manque pas d'avantages pour les zones peu denses qui ne seront pas fibrées avant une dizaine d'années ou plus. Premièrement, cela résorberait virtuellement la fracture numérique en fournissant de l'ADSL performant dans les zones blanches et grises. Deuxièmement, c'est une étape intermédiaire qui préparerait l'arrivée de la fibre optique jusqu'à l'abonné (FTTH). Les fibres optiques irriguant les sous-répartiteurs seraient réutilisables à l'avenir.