Depuis son lancement en juillet dernier, Molotov.tv avait séduit grâce à une idée simple : regrouper l’ensemble des programmes de télévision sur une même plate-forme, et proposer une nouvelle façon de les consommer, en direct ou en replay. Innover, moderniser : les maîtres-mots des fondateurs du service se concrétisent avec l'apparition de deux fonctionnalités très attendues : l'enregistrement des programmes et la diffusion sur TV via Chromecast. Des atouts majeurs qui permettent désormais à Molotov d’envisager l’avenir avec confiance.
Molotov met un magnétoscope dans son appli
La plate-forme présentait déjà de nombreux atouts : simplicité d’utilisation, fluidité de navigation, recherche intuitive, qualité de la recommandation... A tel point qu’il en devenait frustrant de ne pouvoir encore accéder au bouton magique de la fonction bookmark. Soit la possibilité, en sélectionnant un contenu, de l’enregistrer d’un simple appui sur le symbole au rond rouge. Ce, qu’il soit en cours de diffusion ou à venir, permettant ainsi à l'utilisateur de programmer l’enregistrement pour ne plus rien louper de ce qui l’intéresse sur les 38 chaînes disponibles à ce jour.
Une fois stockés dans le cloud, vous pourrez accéder à ces programmes à volonté, sans limite de durée sur tous vos appareils. Avec l’abonnement gratuit, vous disposerez de 10h de stockage, enveloppe que vous pourrez étendre à 100h moyennant 3,99€/mois (sans engagement).
Molotov sur Chromecast : le meilleur de la TV enfin sur votre TV
Autre amélioration majeure : la possibilité de diffuser tous les contenus offerts par l’appli depuis votre smartphone ou votre tablette sur l’écran plus confortable de votre téléviseur. Ce que ne permettaient jusqu’ici qu’une poignée de TV connectées compatibles (Samsung, LG) ou le dispositif Apple TV va être étendu au boîtier Chromecast, l'outil de diffusion multimédia de Google. Réclamée à cor et à cri par les utilisateurs, cette compatibilité devrait permettre d’améliorer sensiblement l’expérience Molotov pour les utilisateurs de smartphones et tablettes Android, largement majoritaires dans l'Hexagone (en attendant un support Android TV, également prévu).
Attention toutefois : la HD n’est garantie que lorsque vous souscrivez des options. Elles sont actuellement au nombre de 3 : en plus de l'enveloppe de 100h d’enregistrement mentionnée ci-dessus, il est aussi possible d'opter pour le service payant « Extended », (30 chaînes supplémentaires) avec 100h de bookmarks offert (9,99€/mois), ainsi qu’un nouveau bouquet « Ciné+ » reprenant les chaînes de cinéma Canal (Ciné+ Premier, Frisson, Emotion, Famiz, Club et Classic). Des options qui s’accompagnent en outre du visionnage en simultané sur plusieurs écrans (4 maximum), absent de la version gratuite.
Le modèle économique verrouillé
L’entreprise pilotée par Pierre Lescure, Jean-David Blanc et Jean-Marc Denoual n’a pas ménagé sa peine pour convaincre les chaînes de leur céder leurs droits, surtout en matière de copie. Et ce n’était pas une mince affaire, certaines d'entre elles rechignant à abandonner leurs prérogatives sur les programmes à un acteur tiers. L’entreprise s’est donc attachée à « détourer le produit, le modèle économique pour qu’il soit absolument compatible avec l’industrie à laquelle on s’adressait », rappelle M. Denoual dans un entretien accordé au Journal du Net.
L’idée est donc pour Molotov de vivre des commissions sur la distribution tout en permettant aux diffuseurs gratuits, donc dépendants de la publicité, de continuer à encaisser l’intégralité des recettes issues des réclames. La mise en ligne de la fonction bookmark semble confirmer qu’un accord a été trouvé avec la majeure partie des chaînes, à quelques exceptions près dont Arte, les chaînes du groupe Canal (Canal +, C8, CSTAR, iTélé), ainsi que celles de la galaxie NextRadio TV (Altice), soit BFM TV, RMC Découverte et Numéro 23.
Vers l’Europe et au-delà ?
Déjà, Molotov se projette vers l’avenir, qui se jouera en partie hors de l’Hexagone. Le service annonce ainsi une levée de fonds de 22 millions d’euros auprès de grands acteurs : TDF, avec lequel un accord stratégique a également été noué pour intégrer les chaînes de la TNT en « HD et UHD dans le futur », ainsi que le réseau de médias britannique SKY, « leader européen de la distribution de télévision », rappelle Jean-Marc Denoual.
Si le calendrier n’est pas énoncé, l’ambition est claire : « Molotov a vocation à devenir le Spotify de la télévision et répliquer pays par pays en Europe », assure le co-fondateur du service, « et pourquoi pas aux Etats-Unis ». Mais avant d’exporter sa « révolution », Molotov devra convaincre ses compatriotes. Son offre désormais complète devrait lui permettre d'accroître ses effectifs en France, qu’il se borne à chiffrer aujourd’hui à des « centaines de milliers d’utilisateurs ».