Homme de consensus, il a su garder un soutien fort de l'administration américaine... mais également éviter un démembrement lors des grandes crises ayant secoué l'ICANN : il n'y a pas si longtemps, la Chine disait vouloir posséder sa propre autorité de régulation. Sous l'argument d'une meilleure accessibilité, cela aurait surtout été un moyen d'exercer une surveillance accrue sur ce qui circule sur Internet. La censure est en effet beaucoup plus simple dès lors qu'il suffit de détruire ou rediriger un nom de domaine pour éviter que des personnes accèdent au contenu qu'ils escomptaient.
L'ICANN a réussi à faire accepter au monde et aux Etats-Unis le principe d'adresses écrites intégralement en caractères non-européens, tels que l'hindi, le chinois, l'hébreu ou le cyrillique et, ainsi, à repousser la menace d'un Internet fragmenté. Par contre, ce fameux pouvoir "de vie et de mort" potentiel sur les noms de domaine reste intégralement sur le territoire américain : la compagnie Verisign, par exemple, gère tous les domaines en .com du monde, soit une bonne moitié des noms de domaine.
Homme de vision, Vint Cerf a aidé et aide encore au développement de l'accès à Internet dans les pays en développement... voire dans l'espace ! Comme l'indiquait le Docteur Charles Elachi, de JPL (Jet Propulsion Laboratory), sa vision est allée jusqu'à imaginer que l'on puisse taper une adresse dans un navigateur et communiquer avec... les engins spatiaux ! On comprend mieux ce poste de "chef évangéliste" qu'il occupe aujourd'hui chez Google. Il bénéficie aussi d'une récompense que seuls les plus technophiles pourront comprendre : celle d'être présent sur cette page.