Contrairement aux réseaux de fibre optique jusqu'à l'abonné (FTTH) ou aux réseaux de fibre optique jusqu'au sous-répartiteur (FTTC/VDSL2) déployés en Grande-Bretagne, cette expérimentation repose sur le déploiement d'une nouvelle architecture baptisée "fibre optique jusqu'au point de de distribution" (FTTdp).
L'idée est de tirer une fibre optique jusqu'au point de concentration (généralement situé devant un immeuble ou une maison) et de réutiliser le réseau cuivre existant sur les derniers mètres qui séparent le modem de l'abonné du point de distribution. Pour booster au maximum le débit, dont le signal est forcément atténué sur la ligne téléphonique, British Telecom/Openreach exploite la norme G.fast validée par l'Union Internationale des Télécoms en décembre 2014.
Si théoriquement la norme G.fast est capable de fournir un débit descendant jusqu'à 1 Gbit/s, dans la pratique, les premiers internautes anglais ont mesuré une vitesse descendante de 330 Mbit/s. Un débit 10 fois plus rapide à celui qu'offre la connexion standard utilisant la norme VDSL au Royaume-Uni.
Couplé à la norme G.fast, la fibre jusqu'au point de distribution est un mode de déploiement hybride qui permet d'amener la fibre optique au plus près de l'internaute, en économisant du temps et de l'argent. Ces gains s'expliquent notamment par le fait que le réseau cuivre est réutilisé et que les opérateurs ne perdent pas de temps à fibrer les parties privatives des immeubles.
En Angleterre, le test "G.fast" est amené à durer 6 à 9 mois et devrait concerner à terme jusqu'à 4000 foyers et entreprises. La phase de déploiement généralisé au reste du pays pourrait commencer dès l'année prochaine. Les premiers modems-routeurs compatibles avec la norme G.fast sont d'ailleurs disponibles : Alcatel-Lucent a par exemple annoncé sa première Box compatible en juin dernier (modèle 7368 ISAM CPE).
Pour Joe Garner, le PDG d'Openreach, "c'est le début d'un nouveau chapitre dans la construction du réseau britannique à très haut débit". Actuellement, 40 000 foyers et entreprises seraient raccordés au très haut débit chaque semaine au Royaume-Uni grâce au plan de déploiement du Gouvernement. "Nous souhaitons maintenir notre statut parmi les pays les plus connectés - en débit et en couverture - pour rester compétitif au sein de l'économie numérique mondiale" a souligné John Whittingdale, le ministre anglais de la culture.
Et il faudra bien le G.fast et la fibre pour inciter les britanniques à s'équiper en téléviseur et en bouquets de chaînes TV en Ultra Haute Définition. British Telecom propose ainsi depuis peu sa chaîne BT Sport Ultra HD (4K) mais uniquement aux internautes dont la connexion Internet supporte un débit de 44 Mbit/s !