Que se passera-t-il pour nos forfaits le 15 juin 2017 lorsque nous traverserons la Manche ? Comme dans le reste de l'Union européenne, nous ne paierons plus de frais supplémentaires pour appeler, envoyer des SMS ou surfer sur notre smartphone. Mais cela risque de ne pas durer : des informations de la presse britannique font état de dispositions qui excluraient à terme le Royaume-Uni du projet « Roam like at Home » (votre forfait en voyage comme à la maison). Une mauvaise nouvelle pour les habitués des escapades au-delà du Channel comme pour les touristes britanniques voyageant en Europe.
La fin des frais d’itinérance, piqûre de rappel
Si vous avez manqué les épisodes précédents, petit retour en arrière : la Commission européenne, le Conseil de l’Europe et le Parlement européen ont, au bout de longues discussions, trouvé un accord pour permettre à tous les ressortissants de l’UE d’utiliser leurs forfaits mobiles sans surcoût « comme à la maison » partout Europe à partir de juin prochain.
Avec quelques restrictions visant à éviter les abus : il faudra notamment que cette utilisation soit ponctuelle, et que des « liens stables » avec le pays d’origine où a été souscrit le forfait puissent être établis. A charge pour les opérateurs de vérifier l’usage « raisonnable » de leurs clients, notamment en matière d’utilisation de l’Internet mobile.
Les Britanniques victimes de l’effet Brexit
Mais un certain nombre de questions restent encore à régler, parmi lesquelles l’inclusion ou nom du Royaume-Uni dans le dispositif, au moment où le pays entame les négociations pour quitter l’Union.
D’après les informations obtenues par The Guardian, les Britanniques pourraient bien être exclus de cette zone de libre utilisation du mobile dès que leur sortie de l’UE sera actée, à l'issue de deux ans de discussions. Soit en 2019, si les parlementaires autorisent le gouvernement à lancer la procédure de Brexit, lors d'un vote prévu aujourd'hui.
« La régulation (UE) n° 531/2012 sur le roaming ne s’appliquera plus au Royaume-Uni, ce qui affectera les professionnels en déplacement et les autres voyageurs depuis et vers le Royaume-Uni », expliquent en effet les eurodéputés membre de la commission parlementaire à l’industrie, la recherche et l’énergie (ITRE) dans un document qui a très opportunément « fuité » cette semaine auprès du quotidien britannique. Si bien que « des arrangements transitoires seront nécessaires », précise ce texte.
Un avant-goût et puis c’est tout ?
Quelles seront ces solutions temporaires et permettront-elles de faire passer la pilule ? Une potion qui sera d’autant plus amère à avaler pour nos voisins, mais aussi pour les millions d’expatriés résidant outre-Manche, qu’ils auront goûté, comme tous les Européens, aux avantages de l’itinérance sans frais à partir de juin prochain. Les opérateurs locaux parviendront peut-être à adoucir la facture, puisque certains d'entre eux (Three, Tesco) proposent déjà des forfaits avec roaming gratuit en Europe.
Mais pour les centaines de milliers de Français – et d’Européens – se déplaçant chaque année outre-Manche pour les loisirs ou le travail, en revanche, l'addition pourrait redevenir salée. Sans parler du casse-tête pour les opérateurs et les autorités de régulation, qui devraient faire appliquer le nouveau règlement cette année, puis faire machine arrière deux ans plus tard...
Un contexte défavorable
Reste la perspective d’une éventuelle dérogation : Tim Farron, patron des Liberal Democrats, 4e force politique du pays, a ainsi appelé la Première ministre Theresa May à « se battre lors des négociations pour conserver les avantages conquis de haute lutte pour les consommateurs britanniques, comme les frais de roaming réduits ». Une position de principe très politique de la part du parti europhile, en amont du vote crucial sur le déclenchement de la procédure de sortie.
Pas sûr, en tous les cas, qu’il soit entendu par Mme May, qui a déjà défini une ligne de « Brexit dur », une sortie franche et nette de l’UE. De quoi compliquer des accords ponctuels à la marge, que ce soit sur la téléphonie comme sur d'autres avantages que perdraient ses concitoyens. Sans compter que les autres Etats européens n’ont pas l’intention de laisser Londres « picorer » des mesures favorables qui lui permettraient une sortie avantageuse de l’Union. Affaire à suivre...
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