Le début de la fin des réseaux 2G
Dans quelques jours, le 7 juin prochain, Orange arrêtera définitivement son réseau CSD encore utilisé pour les usages WAP et MMS. La norme CSD (Circuit Switched Data) appartient à la famille dite "2G". Utilisée dans les années 90, cette technologie permettait de transférer des données à faible débit (9.6 Kbit/s) en utilisant les réseaux GSM.
Dans un courrier envoyé aux abonnés disposant encore d'un forfait (Itinéris par exemple...) permettant l'utilisation du CSD, Orange explique que le "réseau CSD est d'ores et déjà remplacé à 100% par les réseaux 2G et 3G qui assurent un débit bien supérieur pour des usages plus fluides et plus variés".
Rappelons, en effet, que la quasi totalité de la population est couverte au minimum par des réseaux Edge/GPRS (2.5G avec un débit de 384 Kbit/s) et UMTS (3G avec un débit jusqu'à 7.2 Mbit/s).
3615 Recyclage pour le Minitel
Toujours le mois prochain, France Télécom mettra un terme à la longue carrière du Minitel. Symbole du dynamisme français dans les télécoms dans les années 80/90, le Minitel sera coupé le 30 juin.
La télématique ayant été depuis longtemps remplacé par la "grande toile", les services 361x (3611, 3615, 3617...) disparaîtront donc cet été. Pour les plus nostalgiques, une page se tourne. Celle des 3615 pour se connecter à l'annuaire, pour vérifier ses résultats du Bac ou pour faire des rencontres coquines.
Alors que nous sommes (presque) tous transformés en homo-numericus, quasi-dépendants de Facebook, Twitter et Google, rappelons-nous que le Minitel a eu son heure de gloire.
Pour la première fois en France, l'informatique et les télécoms fusionnaient au sein d'un bloc de plastique doté d'un écran et d'un clavier...une révolution qui a, paradoxalement, ralenti la pénétration d'Internet haut débit dans les années 90, et préparé le succès du web en éduquant les français à la dématérialisation des services.
Le succès des services télématiques a, par ailleurs, contribué à structurer les fondations de ce que l'on appelle aujourd'hui l'économie numérique. Avec le Minitel, France Télécom a certes gagné des centaines de millions d'euros... mais il a aussi créé un premier écosystème (85% des revenus reversés aux éditeurs) au sein duquel une nouvelle génération d'entrepreneurs a éclos.
Le plus célèbre d'entre-eux restera peut-être Xavier Niel, le fondateur de Free, qui investira notamment dans le Minitel Rose et dans le très pratique 3617 Annu.
Aujourd'hui, quelques 700 000 Minitel et environ 1500 services seraient encore en fonction. Côté matériel, l'avenir du Minitel réside dans le recyclage (le plastique sert d'enrobé pour les routes, les composants informatiques sont récupérés et refondus...). Côté services, les sites web ont déjà pris le relais.