Confirmé par le Premier Ministre en juin dernier, le plan de déploiement de la fibre optique - cofinancé dans le cadre du volet numérique du Grand Emprunt - entre actuellement dans sa phase opérationnelle. Une enveloppe de 2 milliards d'euros est exclusivement consacrée à l'extension des réseaux FTTH, en particulier dans les zones non denses.
Concrètement, la phase opérationnelle du programme FTTH comporte 3 étapes. La première consiste à lancer un appel à projets pilotes. Cinq expérimentations, menées conjointement par un opérateur et une collectivité locale, seront subventionnées à hauteur de 500 000€ chacune. Ces tests "grandeur nature" serviront à valider les aspects techniques, financiers et juridiques des déploiements dans les zones à faible/moyenne densité.
La seconde étape vise à obtenir davantage de transparence de la part des opérateurs. Nathalie Kosciusko-Morizet veut qu'Orange, SFR, Free et Bouygues Télécom fassent connaître leurs intentions d'investissement pour mieux cartographier la couverture FTTH de la France. L'objectif est d'optimiser les dépenses publiques à venir dans les zones où les investissements des opérateurs feront défaut.
La troisième et dernière étape du programme national Très Haut Débit ne devrait pas intervenir avant le premier semestre 2011. A cette date, les deux premiers volets du plan FTTH seront achevés et les financements commenceront alors à être véritablement distribués. Grâce aux retours d'expériences des projets pilotes et aux cartographies prévisionnelles (en relation avec les schémas directeurs territoriaux d'aménagement numérique élaborés par les collectivités locales), le Gouvernement attribuera des subventions pour tirer la fibre un peu partout en France, et pas uniquement dans les zones urbaines denses.
Avec "seulement" 2 milliards d'euros, le compte n'y est certes pas. On est encore très loin des 30 milliards requis pour une couverture FTTH intégrale remplaçant l'actuelle réseau téléphonique (et ADSL). L'objectif de Nathalie Kosciusko-Morizet est donc de déclencher un effet de levier pour stimuler l'investissement privé tout en évitant une nouvelle fracture numérique.