« Toujours plus connectés », et de plus en plus grâce à un smartphone : tels sont les deux traits caractéristiques des Français dans l’environnement numérique de 2017, selon le Baromètre réalisé par le Credoc pour le compte de l’Arcep, l’Agence du Numérique et le Conseil général de l’économie. Au-delà de cet essor impressionnant, on retrouve toutefois des dynamiques de long terme, identifiées dans les précédents baromètres : une courbe des équipements et des usages qui décroît avec l’âge et le niveau de diplôme des utilisateurs.
Le smartphone en pleine ascension
Premier constat de l’étude, donc : la « progression fulgurante » des smartphones, qui se sont glissés dans la poche de 73% des Français, contre un quart seulement il y a quatre ans. Le succès de ce couteau suisse des communications se fait au détriment des équipements fixes, qu’il s’agisse du téléphone ou de l’ordinateur. Leur taux de présence dans les foyers recule ainsi de 1 et 2 points respectivement, à 86% et 81%, tandis qu’en termes d’usage, les Français privilégient désormais le smartphone non plus seulement pour téléphoner, mais aussi pour se connecter à Internet (42% contre 38% sur ordinateur).
Bond des usages sur smartphones, l’ordinateur conserve la cote
Côté usages sur smartphone, ça progresse à tous les étages : navigation, mails, applications, messageries et leurs fonctions d’appels, vidéos en streaming… Si la hausse affecte toutes les catégories de population, la distribution des adeptes de ces pratiques est, logiquement, semblable à celle observée sur les équipements.
A noter toutefois que, sur l’ensemble de ces utilisations, la plupart s’appuient encore majoritairement sur l’ordinateur, à l’exception de la participation aux réseaux sociaux et des jeux en ligne. Pour réaliser un achat en ligne, en particulier, le terminal de salon reste l’outil privilégié pour 63% des personnes interrogées, et l’emporte aussi dans chaque catégorie de population prise séparément.
Toujours plus connectés...
Le baromètre dresse dans l’ensemble le tableau d’une population française très connectée et utilisant très fréquemment Internet pour un ensemble de services allant des communications au divertissement, en passant par les achats ou l’e-administration. En moyenne, le pays compte ainsi 88% d’internautes, avec 76% d’individus se connectant tous les jours.
Avec, là aussi, le bémol de fortes disparités : alors que 100% des 18-39 ans et des « cadres et professions intellectuelles supérieures » sont internautes, la proportion chute à un peu plus de 50% pour les 70 ans et + et les populations non diplômées.
...mais attention à la fracture
Est ainsi soulignée dans l’étude la persistance de freins à l’entrée des citoyens dans l’écosystème numérique. Si 29% des personnes interrogées ne discernent aucun obstacle, on note en revanche que 34% d’entre elles jugent leurs données personnelles insuffisamment protégées sur Internet. Une préoccupation qui a gagné du terrain en 10 ans (+14 points à 34%), tandis qu’à l’inverse, la complexité de l’outil Internet est de moins en moins perçue comme un frein (-5 points depuis 2006, à 12%). On notera au passage que la qualité de service apparaît comme un obstacle pour 8% des personnes interrogées, une proportion qui reste stable depuis plusieurs années.
En milieu professionnel comme dans la vie de tous les jours, la moitié des sondés seulement disent ainsi profiter « pleinement ou assez largement des possibilités offertes par les outils numériques ». Un indicateur fortement corrélé à la maîtrise des équipements, même si celle-ci s’améliore sensiblement : +12 points en moyenne en 4 ans à 67%, avec notamment un bond de 19 points, à 29%, pour les 70 ans et plus. Face à ces difficultés, le Français se montre malgré tout volontaire, à en croire le baromètre : 76% des sondés se disent ainsi « prêts à adopter de nouvelles technologies ou services numériques ».