L’autorité de régulation des télécommunications (ARCEP) a attribué aujourd’hui les licences d’exploitation du WiMax.L’ARCEP a délivré aujourd’hui 49 licences WiMax, soit deux pour chacune des 22 régions métropolitaines, 2 en Guyane et 3 à Mayotte. Les consortiums Maxtel, Bolloré Télécom et HDRR tirent clairement leur épingle du jeu, tout comme la moitié des conseils régionaux qui ont présenté leur dossier.
Beaucoup de candidats mais peu d’élus. L’enjeu est de taille puisque seules les entités dûment officialisées par le gendarme des télécoms pourront émettre le haut-débit par ondes hertziennes, et exploiter un secteur de niche convoité : les zones blanches représentent encore près de 2 millions de personnes (3% de la population). Présent dans 13 régions, le consortium Maxtel, composé d’Altitude Telecom et des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône, est le candidat à qui l’ARCEP a attribué le plus grande nombre de licences. Le groupe Bolloré Télécom et le consortium HDRR (Haut Débit Radio Régional) constitué de TDF, Axione (Bouygues), LD Collectivités et Naxos (RATP), sont les 2 autres grands gagnants du concours WiMax, avec respectivement 12 et 11 licences régionales.
A noter que les collectivités locales ont été largement plébiscitées par l’ARCEP. Sur les 14 conseils régionaux qui ont postulé, 6 ont bénéficié d’une licence. La Corse, la Bourgogne, l’Aquitaine, la Bretagne, le Poitou-Charentes et enfin l’Alsace auront donc le droit d’exploiter eux-même les réseaux WiMax au sein de leur territoire. Les projets des conseils régionaux qui ont été retenus prévoient des déploiements significatifs visant à réduire la «fracture numérique». Quant aux collectivités qui n’ont pas été choisies mais qui souhaiteraient néanmoins avoir recours au WiMax pour compléter leur couverture haut débit, elles sont encouragées à s’associer avec les opérateurs retenus. La décision de l’ARCEP isole, en revanche, France Telecom qui n’obtient pas une seule licence dans l’Hexagone, et doit se contenter de la Guyane et de Mayotte.
Les licences ont été attribuées par l’ARCEP selon 3 critères précis représentant chacun 1/3 de la note finale. Outre l’investissement concédé pour obtenir la licence, la décision s’est faite sur les notions d’aménagement du territoire et de création d’un cadre pour une concurrence à la fois dynamique, saine et loyale. Le Gouvernement engrange au passage un dividende sonnant et trébuchant de 125 millions d’euros. L’autorité de régulation souligne néanmoins que ses choix ont été motivés par «l’importance des engagements de déploiement souscrits, correspondant au total à plus de 3500 sites déployés à l’horizon juin 2008». Ces installations couvriront en particulier les "zones blanches" du haut débit non couvertes par l’ADSL.