Alors que les effectifs de France Télécom ont fondu de plus de 10 000 postes ces dix dernières années, la direction de l'opérateur a visiblement décidé de changer de stratégie et de "donner un nouveau visage au groupe Orange" comme l'a précisé M.Richard durant la conférence de presse.
Pourquoi Orange recrute-t-il maintenant ? En premier lieu, le groupe prend des mesures concrètes qui répondent aux problèmes soulevés les évènements dramatiques qui ont endeuillé les salariés d'Orange, et mis en évidence par l'audit interne mené ces dernières mois.
Dans le cadre des négociations sur les risques psycho-sociaux et sur la mobilité géographique (ou fonctionnelle), la direction commence à corriger le tir et ajuste en conséquence sa gestion des ressources humaines.
Grâce aux 3400 recrutements prévus en 2010, Stéphane Richard cherche également à "anticiper le choc démographique" qu'Orange devra gérer dans les prochaines années. L'opérateur commence dès aujourd'hui à recruter et former les équipes qui prendront le relais des salariés sur le point de partir en retraite.
La mise en avant du "nouveau contrat social" n'explique pourtant pas tous les recrutements. Interrogé par Ariase, Stéphane Richard précise qu'environ "1500 postes correspondant à des métiers stratégiques seront réinternalisés". Des emplois jusqu'ici sous-traités en France ou à l'étranger seront donc de nouveau occupés par des salariés France Télécom.
Invité à préciser sa définition des "métiers stratégiques", Stéphane Richard estime qu'il s'agit en tout premier lieu des postes en contact direct avec les abonnés (conseillers commerciaux et assistance technique). Alors que les opérateurs multiplient les centres d'appels "offshore", peu appréciés par les abonnés en règle générale, Orange pourrait donc prendre le contrepied de ses concurrents en investissant davantage dans la proximité.
Et pourquoi pas faire d'une pierre deux coups en apaisant les tensions internes d'une part, et en changeant de stratégie commerciale par la même occasion. En recrutant des milliers d'employés dédiés à la relation client, Orange ne chercherait-il finalement pas à reprendre l'initiative sur la qualité de service et sur la proximité avec ses abonnés ?