Il ne reste donc plus pour Xavier Niel, fondateur et principal actionnaire d'Iliad, la maison-mère de Free, que deux obstacles sur la route vers LibertySurf Group SAS.
Un maximum de 800 millions d'euros sera versé si les salariés d'Alice acceptent le volet social de la négociation et si les autorisations de rigueur sont obtenues, dont, par exemple, l'aval du conseil de la concurrence.
Les 3 041 000 abonnés de Free, additionnés aux 954 000 Alicenautes, ne feront en définitive qu'un groupe de 4 millions de clients... Un chiffre à comparer avec les 3 294 000 internautes décomptés par Neuf et, surtout, les 7.62 millions de clients haut-débit Orange.
Free, dans cette enchère, a bénéficié d'une réussite financière : Numéricable aurait pu enchérir plus haut, mais les difficultés actuelles dans la recherche de financements ont mis à mal cette envie. Neuf aurait potentiellement pu surenchérir, mais son absorption par SFR a rendu plus difficile ce projet.
Cette dépense, entièrement financée par voie de dette, permet à Free de revenir en seconde place. Si cette médaille d'argent peut sembler chèrement payée, Telecom Italia n'a pas gagné grand chose à son aventure française. LibertySurf Group SAS a en effet accumulé 1.4 milliards d'euros de déficit fiscaux sur les dernières années, des déficits que Free, par cette acquisition, va pouvoir décompter pour minorer ses bénéfices.
Au final, Free a obtenu un prix "raisonnable" au vu de la maturité du marché, et négocié un tarif un tiers moins cher que les espoirs placés par Telecom Italia dans sa filiale. La Bourse a d'ailleurs correctement réagi à cette annonce.
Une petite division permet toutefois de relativiser cette victoire : c'est presque 800 euros par abonné qui vont ainsi être payés, soit l'équivalent de trois années à 29.90€. Espérons pour Free que les Aliciens soient fidèles à leur Box et que ce ne soit pas une victoire à la Pyrrhus, laissant le trublion financièrement exsangue !
Free n'ayant pas une trésorerie illimitée, il va sans dire qu'il faudra faire des sacrifices sur certaines perspectives. Il est probable qu'un ou plusieurs des autres projets, que ce soit le déploiement du Wimax, de la fibre optique, de la téléphonie mobile, se retrouvent ralentis voire gelés, faute de profondeur financière...